RDC : qui est Constant Mutamba, le ministre démissionnaire ?
18 juin 2025
Constant Mutamba Tungunga est né le 24 avril 1988 à Luputa, dans la province de Lomami. Il a passé son enfance à Kisangani, dans l'ancienne Province orientale, l'actuelle Tshopo. C'est d'ailleurs là qu'il a obtenu son diplôme d'Etat en 2008 au Collège Maele du Sacré-Coeur et y a fondé l'association de lutte contre la tricherie, l'ALT.
Après son diplôme d'Etat, Constant Mutamba a fréquenté l'université protestante au Congo, l'UPC, à Kinshasa en RDC. En 2011, il a été élu président des étudiants de l'UPC et premier vice-président des étudiants de la République. Il a décroché son diplôme en droit public à l'UPC et est aujourd'hui détenteur d'un Master en gestion et droit de l'entreprise de l'université de Liège en Belgique.
Ses premiers pas dans l'administration
Nommé assistant du gouverneur de l'ex-Province Orientale en 2013, Constant Mutamba a créé la nouvelle génération pour l'émergence du Congo, la Nogec, en 2014, un mouvement citoyen qu'il transformera en un regroupement politique en 2018, une année après avoir été reçu par le président de l'époque, Joseph Kabila, dans le cadre des consultations pour la mise en place d'un gouvernement d'union nationale.
Ayant signé la charte du Front commun pour le Congo, le FCC, plateforme politique de Joseph Kabila, Constant Mutamba en est devenu membre du bureau politique et ainsi, le président Kabila l'a consulté dans le cadre de la désignation d'un dauphin, candidat à l'élection présidentielle de 2018. Quelques mois après, en 2019, il a été nommé rapporteur du bureau politique du FCC.
En 2021 Constant Mutamba tourne le dos à Joseph Kabila et créé la dynamique progressiste révolutionnaire, la DYPRO, un parti d'opposition. En 2023, il dépose sa candidature aux élections législatives et présidentielle. A l'époque, avec ses 35 ans, il était le plus jeune des candidats à la présidentielle à l'issue de laquelle Félix Tshisekedi sera réélu.
Les déboires judiciaires
Elu député national de l'opposition, Constant Mutamba a brigué, sans l'obtenir, le poste de rapporteur adjoint de l'Assemblée nationale. Mais fin mai 2024, à la surprise générale, il est nommé ministre de la Justice. Il s'est lancé dans la réforme de la Justice avec, notamment, comme priorité la lutte contre la corruption dans le secteur judiciaire, la traque contre les auteurs des détournements des deniers publics et le désengorgement des prisons.
Mais finalement, le ministre de la Justice pourrait comparaître devant la justice qu'il dirige. Le jeune ministre qui a promis la peine de mort aux auteurs de détournements des deniers publics pourrait également répondre des mêmes faits. Certains experts affirment que s'il est coupable, il risquerait 15 à 20 ans de servitude pénale.