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Début de l'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu

John Kanyunyu | Sandrine Blanchard
6 mai 2021

En République démocratique du Congo, l'armée appelle à la coopération de la population dans les provinces en état de siège. Les défenseurs des droits humains sont partagés.

Scène de rue à Luvungi, Nord-Kivu (archive de 2010)
RDC : La militarisation du pouvoir inquiète en Ituri et dans le Nord-KivuImage : picture-alliance/Y. Tylle

En République démocratique du Congo, l'état de siège décrété par le président Félix Tshisekedi entre en vigueur aujourd’hui dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, dans la partie nord-est du pays.

Des officiers généraux ont été nommés à la tête des deux provinces respectives. Mais la population s'inquiète de cette présence militaire renforcée.
>>> A lire aussi : Etat de siège au Nord-Kivu : et si les FARDC en abusaient ?

Appel du porte-parole de l'armée pour les opérations Soloka 1

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Alors, pour rassurer les habitants, le porte-parole de l'armée dans les opérations contre les groupes armés Sokola 1, le lieutenant Anthony Mualushayi, a appelé la population au calme: "L'état de siège sera bénéfique pour la popoualtion. Nous sommes plus que jamais déterminés à lutter contre ces malfrats [...] Nous invitons la population à nous faire confiance. Aimez votre armée! L'armée veille, l'armée travaille. L'armée est comme le poisson et la population comme l'eau. Le poisson ne peut pas vivre ni respirer sans eau [...]." 

Soutien prudent de la Voix des Sans Voix

De son côté, l'organisation La Voix des Sans Voix pour les droits de l'Homme (VSV) a publié un communiqué qui a surpris : l'ONG y indique soutenir l'état de siège en Ituri et dans le Nord-Kivu... mais elle met en garde contre de possibles abus.

'Nous soutenons l'état de siège mais avec des craintes' (Voix des Sans Voix)

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Son directeur exécutif Rostin Manketa, explique la position de son organisation au micro de la DW : "Les tueries à l'aide de machettes et autres armes blanches ont longtemps porté atteinte au droit à la vie et à l'intégrité physique des personnes. Ces violences ont trop duré. Nous soutenons l'état de siège dans l'espoir que l'autorité de l'Etat puisse être rétablie  dans ces deux provinces [...] pour que cesse les violations des droits humains.[...] Mais nous avons des craintes avec le fait que ce soient des militaires qui vont gérer à tous les niveaux ces deux provinces. Nous ne souhaitons pas que [les violations des droits humains dont sont suspectés certains membres de l'armée des FARDC] se répètent."