RDC : rentrée scolaire marquée par une crise financière
1 septembre 2025
Ce père de famille n’est pas tout à fait prêt pour la rentrée scolaire. Il n'a pas tout ce qu’il faut à ses neuf enfants, tous scolarisés. Il y a quelques jours, pour gagner un peu d'argent, il a réparé sa vieille moto dans l'intention de faire le taxi dans la ville.
”Pour dire vrai, je ne suis pas un conducteur de taximoto. Mais je me retrouve dans l'obligation de réparer cette moto et me mettre sur la route, pour chercher de quoi payer les cahiers qui peuvent permettre même à l'un de mes enfants de rentrer à l'école ce 1er septembre", dit Hamilton Mutima, père de Queen Mutima.
Sa fille, Queen Mutima, 12 ans, n'aura pas de nouvel uniforme pour cette reprise des classes. Elle explique que : "Pour la rentrée on n'a pas d'argent et mon père m'a dit de laver mes anciens uniformes. Je me sens mal parce que chaque enfant a besoin de commencer l'année avec un nouveau cartable, des uniformes, des stylos et des nouveaux cahiers."
Une rentrée scolaire difficile
Si cette rentrée n'est pas comme les autres, c'est parce que le père de Queen, Hamilton Mutima, n'a pas retrouvé du travail depuis huit mois que Goma est occupée par les rebelles du M23.
Durant la dernière semaine des vacances, les fournitures scolaires étalées dans presque chaque rue de la ville de Goma n'attirent guère de clients. Les commerçants et les vendeurs ambulants circulent sur les avenues jusque tard le soir dans l'espoir de vendre leurs produits.
"Les années précédentes, nous pouvions facilement écouter les fournitures de 40 dollars par jour, mais actuellement je passe tout une journée sans rien vendre" , selon Bertin Byenda, vendeur des fournitures scolaires .
Hamilton Mutima a fini par trouver quelques billets pour acheter quelques fournitures de base à ses enfants, mais tous n'en recevront pas. "Je souhaiterais que le gouvernement nous donne encore une ou deux semaines de vacances, pour pouvoir nous préparer et trouver des fournitures scolaires pour nos enfants", insiste Hamilton Mutima, père de neuf enfants.
Une demande qui n'a pas de chance d'aboutir. Outre la situation économique, la rentrée scolaire risque d'être compromise par la grève des enseignants. Certains enseignants réclament plusieurs mois d'arriérés de salaire et menacent de ne pas reprendre le chemin de l'école si leur revendication n'est pas satisfaite.