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Les habitants fuient le territoire de Rutshuru, en RDC

Zanem Nety Zaidi
24 octobre 2022

A cause des affrontements entre FARDC et rebelles du M23, les civils fuient vers Kanyarushinya, près de Goma.

Des civils fuient Bunagana en RDC (illustration)
Des familles affluent dans les camps de déplacés près de Goma où les conditions de vie sont très précairesImage : Guerchom Ndebo/AFP/Getty Images

Alors que les affrontements entre les forces armées de la République démocratique du Congo et les rebelles du Mouvement du 23 mars ont repris dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, à environ 50 kilomètres de Goma, de nombreux habitants ont quitté leur village depuis dimanche soir (23 octobre). Ils se sont réfugiés à Kanyarushinya, une localité située à cinq kilomètres de Goma.

Ni eau potable ni nourriture

Le site vers lequel se dirigent ces habitants abrite toujours d'autres déplacés arrivés au mois de juin.

Seize personnes y sont déjà décédées, en raison des mauvaises conditions de vie.

Dans ce camp, les habitants n'ont pas accès à l'eau potable ni à la nourriture et passent la nuit dehors.

Maniragaba Bikerakera, 47ans, a perdu récemment sa femme, morte de maladie alors qu'il était en déplacement à Rumangabo. 

Avec ses sept enfants, ils continuent à vivre dans la précarité et sans assistance. Le père de famille témoigne de "moments durs dans ce camp de déplacés" : "Nous continuons à vivre dans une maison sans toit où, quand il pleut, on souffre et on manque d'endroit où se mettre à l'abri. Nous survivons grâce aux personnes de bonne volonté qui nous aident."

Ces nouveaux affrontements ont causé le déplacement d'au moins 23.000 personnes, selon l'Ocha, le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies. Ce chiffre inclut environ 2.500 personnes qui ont fui en Ouganda.

Des soldats des FARDC en route vers la ligne de front avec le M23, près de Goma, en mai 2022Image : Arlette Bashizi/AFP/Getty Images

Fuir pour rester en vie

Leonard Ndume, qui vient du village de Tamugenga, a jugé bon de prendre la route vers Kanyarushinya avec ses douze enfants. Il n'a pas voulu mettre leur vie en danger. "Quand j'ai entendu que les coups de feu étaient incessants, j'ai décidé de fuir car j'avais peur que moi et ma famille nous perdions la vie, relate Leonard, parti sans rien emmener avec lui. "Les gens qui sont restés nous disent que les coups de feu continuent à se faire entendre", dit-il.

Theo Musekura, qui est le président du camp de déplacés de Kanyarushinya, a déjà accueilli plus de 30 familles. Il redoute que ces déplacés vivent à leur tour dans de mauvaises conditions.

"Dans chaque famille on peut trouver cinq à six personnes, c'est pourquoi on peut dire qu'on a au total au moins 150 nouvelles personnes actuellement, explique-t-il. Ici, à cause des mauvaises conditions de vie, il y a beaucoup de maladies. Ils dorment et mangent mal. Pour les nouveaux déplacés qui viennent d'arriver, j'ai vraiment peur des conditions dans lesquelles ils vont vivre et selon mes informations, il y a d'autres déplacés qui sont en route car la guerre est toujours en cours".

Dans un communiqué, les forces armées congolaises expliquent que les rebelles du M23 ont lancé plusieurs attaques depuis le 20 octobre sur les positions des FARDC sur l'axe Rangira-Rwanguba et Tchegerero.

Selon ce même communiqué, au total, un civil a été tué et cinq autres bléssés sur l'axe Rangira-Rwanguba-Tchegerero.

Sur l'axe Tamugenga, trois civils ont été tués et 35 autres blessés, dont des enfants à Nyabikoro.

Zanem Nety Zaidi Correspondant à Goma en RDC pour le programme francophone de la Deutsche WelleZanemNety