Amina Safi, élève de l'Institut Sake, vient de sortir de la salle de classe. Elle a retrouvé son école lundi dernier, en provenance du camp de déplacés de Mugunga, à Goma.

"Pendant la période de guerre, nous étions à Mugunga dans le camp de déplacés. Maintenant, nous sommes revenus à l'école, où nous poursuivons les examens", confie-t-elle.

"Actuellement, il y a toujours de l'insécurité à Sake, mais pas comme avant. Il arrive parfois, lorsque nous sommes à la maison, d'entendre des coups de feu. Mais ça n'arrive plus fréquemment."

Les activités ont repris timidement à l'Institut Sake, mais les gens ont encore peur, explique Janvier Luneno, préfet des études. 

"Au premier jour, sur un effectif de plus ou moins 400 élèves, il n'y en avait que 83. Le mercredi, il y en avait à peu près 160 et aujourd'hui, on est à 240", déclare-t-il.

Selon lui, "c'est parce qu'il n'y a encore rien de vraiment rassurant aujourd'hui. Vous voyez vous même ce qui se passe dans le milieu, vous venez de traverser beaucoup de barrières des militaires. Tout cela montre que la paix n'est pas encore là".

Les écoles primaires encore désertées

Si les écoles secondaires ont rouvertes, en revanche aucun enfant de l'école primaire n'est revenu. Patient Kyahi est le directeur de l'école primaire et il comprend que les parents se fassent encore du souci.

"Etant donné que les soldats du M23 sont encore dans les collines ici tout près, et que l'école primaire encadre les petits enfants de moins de douze ans, les parents ont peur de les envoyer ici à l'école", explique le directeur.

"Nous avons projeté de débuter lundi prochain, le 3 avril, mais nous n'avons pas de certitude sur le fait que les enfants seront présents."

Presque tous les habitants de Sake ont déjà retrouvé leur domicile. L'armée congolaise contrôle de nouveau cette zone qui a été le théâtre de violents bombardements il y a près d'un mois.

Mais la situation reste instable avec les rebelles du M23, qui sont toujours présents à proximité de Sake.