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Le Stade des Martyrs martyrisé par des promoteurs à Kinshasa

Jean-Noël Ba-Mweze
15 août 2024

Retour sur un scandale immobilier qui a éclaté autour du Stade des Martyrs de la capitale congolaise. Des promoteurs se sont accaparé l'espace public du stade pour un projet de construction, désormais bloqué.

Vue du terrain et de gradins du Stade des Martyrs à Kinshasa (archive)
Les autorités ont bloqué le projet de construction prévu dans l'enceinte du Stade des MartyrsImage : Arsene Mpiana/AFP/Getty Images

En République démocratique du Congoun scandale immobilier fait du bruit à Kinshasa. Des travaux ont en effet commencé pour la construction d’une station-service et d’un hôtel dans un espace qui appartient encore à l’enceinte du Stade des Martyrs de la capitale. Le ministre des Sports et Loisirs, Didier Budimbu, répète qu’aucun investisseur privé ne sera autorisé à construire là. Et il a ordonné l’arrêt des travaux. 

Des acteurs de la société civile dénoncent une spoliation du domaine de l’Etat et veulent porter plainte.

Un bail à l'insu des autorités ?

En visite au Stade des Martyrs, le plus grand stade de Kinshasa, le ministre Didier Budimbu, a donc ordonné l’arrêt des travaux de l’hôtel en construction ainsi que de la station-service.

L’initiateur de ces deux projets aurait acquis une partie du stade sous un contrat de location de quinze ans.

Le ministre des Sports et Loisirs, estime que ces constructions risquent de compromettre l'homologation du stade par les instances internationales du football : "La justice va gérer la suite, assure le ministre. Mais les travaux sont arrêtés. Cette station et l'hôtel qui doivent être construits-là ne verront pas le jour. J'estime que l'endroit où ça doit être érigé est censé servir en cas d'évacuation. Ce n'est pas un endroit où on peut commencer à construire."

Appropriation de l'espace public

Le Stade des Martyrs est victime d’une spoliation de son espace par des individus non identifiés estiment des acteurs de la société civile. Pour eux, de nombreuses propriétés de l'État congolais ont été spoliées par des dignitaires des différents régimes. Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise, estime que "la spoliation est devenue monnaie courante".

"Ce qui s'est passé avec le cas du Stade des Martyrs, estime Jonas Tshiombela, n'est qu'une illustration des grands domaines qui sont spoliés à travers le pays. C'est ça le Congo. C'est le règne de l'impunité. Pourtant ce stade c'est le domaine de l'Etat. Dénoncer c'est bien. Mais réparer c'est mieux."

Lutter contre l'impunité 

De tels actes ne doivent pas passer inaperçus et rester impunis. C'est ce que dit le centre de réflexion juridique de lutte contre l'impunité, le CRJLI, qui s'est saisi du dossier. Franck Kalolo en est le coordonnateur. Selon lui, "les deux anciens ministres doivent répondre devant la justice. Tout le monde a besoin de savoir à quelle hauteur ont-ils perçu de l'argent. Ç'a été versé dans quel compte. Quelles sont les clauses. Tout doit être mis à nu et à la place publique. C'est très grave que des individus s'arrangent pour spolier un bien public."
 
Le CRJLI pointe du doigt les deux ex-ministres des sports et loisirs à savoir Serge Konde et Jean-Claude Kabulo Mwana Kabulo.
Nous avons tenté de les joindre pour une réaction mais sans succès.

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