1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

RDC : Médecins sans frontières ferme des centres en Ituri

23 mars 2022

C'est la conséquence de l'insécurité dans le territoire de Djugu. Mais les habitants de l'Ituri demandent à MSF de rester car son retrait aura des conséquences.

Des travailleurs de MSF discutent avec des travailleurs dans un centre d'isolement, préparé pour recevoir les cas suspects d'Ebola, à l'hôpital général de Mbandaka, en RDC, le 20 mai 2018
Des travailleurs de MSF discutent avec des travailleurs dans un centre d'isolement, préparé pour recevoir les cas suspects d'Ebola, à l'hôpital général de Mbandaka, en RDC, le 20 mai 2018Image : Reuters/K. Katombe

C'est une décision radicale, quatre mois après des attaques contre les membres de l'organisation. Médecins sans frontières vient de décider de fermer ses projets à Nizi et Bambu. C'est dans cette région que deux membres de MSF avaient été grièvement grièvement blessés par balles en octobre, par des hommes armés.

En solidarité, l’ensemble des activités de l’organisation sont aussi suspendues dans toute la RDC ce mercredi 23 mars, "à l’exception des activités médicales pour les cas critiques."

Les responsables dénoncent des risques trop élevés, comme l'explique sur la DW Olivier Maizoué, responsable du programme MSF pour la République démocratique du Congo :

"Le sens de cette suspension c'est à la fois un geste de solidarité entre collègues humanitaires mais c'est aussi un moyen d'alerter tant au niveau national qu'au niveau provincial et même au niveau local, tous les acteurs armés ou non armés pour bien faire comprendre que cette violence contre la mission médicale des hôpitaux, des centres de santé n'est pas une chose qui doit arriver."

Ecoutez le sujet de Jean Noël Ba-Mweze, le correspondant à Kinshasa

This browser does not support the audio element.

(Re)lire aussi → RDC : les massacres se poursuivent dans l’Est

Situation sécuritaire instable

La situation sécuritaire demeure instable dans cette province du nord-est de la République démocratique du Congo où des groupes armés étrangers, comme les Forces démocratiques alliées (ADF), mais aussi locaux comme la Coopérative de développement du Congo (Codéco), attaquent régulièrement les populations civiles.

Les habitants redoutent désormais les conséquences sanitaires consécutives au retrait de MSF dans une région où la population a besoin de son assistance.

(Re)lire aussi → En RDC, l'état de siège peine à convaincre

A l'hôpital de référence de Bambu par exemple, il y a une insuffisance de médicaments, comme le témoigne Claude Mateso, chef du secteur Walendu Jachi où se trouve cet hôpital.

L’Ituri fait régulièrement face à des attaques de groupes rebelles Image : Tom Peyre-Costa/NRC

"Dans la région il y a vraiment une pénurie de produits pharmaceutiques au niveau de l'hôpital de référence de Bambu. Il y a plusieurs enfants mal nourris, plusieurs malades aussi sans médicaments à cause de la carence des médicaments. Cela a des conséquences vraiment néfastes sur la population de la région", indique Claude Mateso sur la DW.

Par ailleurs, MSF a indiqué qu'il continuerait son assistance humanitaire dans certaines autres zones de l'Ituri. La province est sous état de siège depuis plus de dix mois. Mais plusieurs observateurs, dont certains députés locaux, ne voient aucune amélioration significative de la situation sur place.