Un naufrage similaire avait déjà eu lieu sur le lac Kivu le 12 avril, faisant un mort et trois blessés. Parmi les causes évoquées, le manque de législation en matière de transport lacustre.

Cikuru Belembe est vendeur de poissons à Mukwinja et déplore la manière dont les choses se passent sur le lac :

"Chez nous, les routes sont en très mauvais état. On préfère emprunter la voie lacustre. Les agents de sécurité maritime se soucient très peu de ce qui se passe sur l’eau. Sans compter la corruption au niveau des propriétaires d’embarcation… Il suffit de donner 10 dollars pour qu’on vous laisse tranquille. La plupart des embarcations ne peuvent même pas fournir de manifeste (pour attester du nombre de personnes à bord, ndlr). Autant vous dire que personne n’est vraiment au courant du travail qu’il doit faire."

La population est venue en nombre accueillir le président Félix Tshisekedi à son arrivée ce jeudi 18 avril à Mukwinja.  

Les habitants de la zone réclament plus d’implications de la part des autorités comme l’explique Justin Mwamba, journaliste pour le site d’information Actualité.cd :

"Le premier message est pour la réglementation sur le lac Kivu dans le territoire de Kalehe. La deuxième préoccupation est de demander que la route de Bukavu-Goma soit réhabilitée. La troisième réclamation est que la population veut qu’il puisse y avoir des navires modernes pour faire déplacer la population de Kalehe vers la province du nord Kivu à Goma mais aussi dans la province du Sud Kivu."

Le président Tshisekedi a fait des promesses à moyen et long terme lors de son allocution à Mukwinja :

"Pour le court terme, étant donné que la route qui relie Kalehe à Goma  et Bukavu est en mauvais état, le trafic lacustre va continuer mais pour éviter des catastrophes comme celle que nous venons de connaitre, j'ai apporté 1000 bouées que les voyageurs devront porter. Dans un terme un peu plus long, nous avons décidé de construire quatre ports ici."

De son côté le secrétaire général des Nations unies a exprimé sa solidarité envers le peuple congolais suite à ce naufrage.

Manque de réglementation sur les eaux, pirogues surchargées... cet évènement n'est malheureusement pas isolé et rappelle de nombreux drames du même genre en Afrique. Parmi ceux restés dans toutes les mémoires : le 23 septembre 2002, plus d'un millier de personnes ont perdu la vie lors du naufrage du ferry sénégalais Joola au large de la Gambie.