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Violences sexuelles en RDC, soigner le corps et l'esprit

29 septembre 2021

Après le rapport sur les abus sexuels commis par des employés de l'OMS en RDC, le point sur la prise en charge psychologique des victimes de ce type d'abus dans le pays.

Des victimes de viol en République démocratique du Congo
Des victimes de viol en République démocratique du Congo Image : Imago/ZUMA Press

La commission chargée d'enquêter sur les abus sexuels commis par des employés de l'Organisation mondiale de la santé en RDC a rendu  un rapport accablant. Le document fait état de plus de 80 cas d’abus sexuels. Mais ce n’est pas la première fois que des faits aussi graves sont signalés.

Lire aussi : RDC: un rapport accablant pour l'OMS

Témoignage

Enlevée et violée, Matondo Toko fait partie des nombreuses victimes des violences faites aux femmes en RDC. Avant et après son enlèvement, elle a également subi des violences physiques de la part de son mari, qui l'a par la suite quittée. 

" J'ai été emmenée dans la brousse pendant deux jours. Et pendant ces deux jours, j'ai passé des moments très difficiles dans ma vie. Après mon enlèvement, mon mari m'a aussi abandonnée, il m'a laissée avec tous mes enfants. Il a abusé de moi, il m'a battue, vous ne pouvez imaginer ma douleur en tant que femme " c'est ce qu'avait récemment raconté au micro de la DW Matondo Toko. Grâce à l'assistance juridique d'une association (DFJ) elle a obtenue réparation mais au-delà de ce soutien, des femmes comme Matondo Toko ont aussi besoin d’un soutien psychologique. 

Les victimes de violences sexuelles ont besoin d'un soutien sanitaire mais aussi psychologique.Image : Fati Abubakar/AFP/Getty Images

Lire aussi : Des avocates s'associent pour aider les victimes de viols

Soigner l'esprit

Ce soutien commence par la mise en place de structures de prise en charge ou centres d’écoute et la formation d’assistants psychosociaux, supervisés par des psychologues, vers lesquels les victimes sont dirigées. 

L'écoute et des conseils aident les victimes à surmonter le stress post-traumatique, la peur, les cauchemars ou encore la dépression. L’appui psychosocial s’accompagne d’une aide à la réintégration sociale.
Dans des régions de la RDC, comme au Kasaï où il n’y a pas de structure constituée de psychologues professionnels, l’accent est mis sur les soins physiques. La reconstruction des femmes victimes de violences sexuelles passe aussi par l’initiation à certaines activités notamment agraires explique Julie Ochano du Réseau des femmes pour le développement du Kasaï.
 "Nous avons un espace agropastoral et ces femmes travaillent dans les activités maraîchères. Nous sommes basées dans le maraîchage parce que là au moins les femmes travaillent. Elles trouvent à manger et puis cela leur permet au moins d’éduquer les enfants. D’autres membres dans le réseau s’occupent de la prise en charge médicale " précise t-elle.
 Une prise en charge qui concerne par exemple les cas de fistules ou encore la réparation de l’appareil génital en cas de viol. Certaines femmes victimes de violences sexuelles sont rejetées par leurs proches, un rejet qui s’accompagne d’un très fort impact économique et social sur les survivantes. La sensibilisation des proches des victimes est donc également importante pour éviter leur stigmatisation. 

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