Remous politiques en Israel
4 mai 2007La Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque les critiques formulées par le chef du Likoud, Benjamin Netanyahou. Le chef de file de la droite conservatrice a lui aussi réclamé devant le parlement le départ d’’Ehud Olmert, en arguant que « ceux qui sont responsables de la défaite ne peuvent prétendre corriger les erreurs commises ». Quant à la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, la FAZ estime qu’elle ressort affaiblie des confrontations de cette semaine : son message est trop confus. La ministre réclame en effet le départ d’Ehud Olmert tout en restant dans son gouvernement.
Die Welt
ouvre ses colonnes au commentaire de Schlomo Avineri, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem. L’analyste relève que le parti Kadima jouit d’une majorité confortable au parlement et qu’aucune autre formation ne représenterait d’alternative viable. Ehud Olmert profite de la faiblesse de l’opposition et du fait que ses détracteurs ne souhaitent pas un retour du Likoud de Netanyahou pour rester au pouvoir. Il n’en demeure pas moins qu’Israël a besoin d’un gouvernement fort pour négocier avec les Palestiniens. Et que le véritable perdant de la guerre avec le Hezbollah, toujours selon Schlomo Avineri, c’est bien le processus de paix au Proche-Orient.La tageszeitung de Berlin commente la situation sous la forme d’un dessin. On y voit le conseil des ministres israéliens « en état d’apesanteur », comme l’explique la légende. Tout est sens dessus dessous dans la pièce. Le chef du gouvernement lutte pour s’accrocher à la table de réunion et propose : « Et maintenant, on pourrait peut-être procéder à un remaniement ministériel ! »
La Frankfurter Rundschau publie enfin une interview ave un politologue israélien, Dan Jacobson. Celui-ci estime qu’un changement de têtes au sein du gouvernement ne suffira pas à sortir de la crise. Une crise qui dépasse largement le conflit au Liban, puisqu’il s’agit des négociations qui piétinent avec les Palestiniens, de la corruption omniprésente et des problèmes sociaux répandus. D’où l’agenda de sortie de crise que propose l’interlocuteur du journal : 1) mettre un terme à l’occupation des territoires palestiniens, 2) relancer le développement et un certain équilibre économique et 3) développer et améliorer l’éducation.