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Rencontre Schröder Poutine...sans Youkos!

Audrey Parmentier20 décembre 2004

Gerhard Schröder et Vladimir Poutine sont à Hambourg pour la septième édition des consultations gouvernementales germano-russes. Au menu : l’Ukraine, l’Union Européenne et la coopération économique entre les deux pays. En revanche, les deux chefs d’Etat ne parleront pas de l’affaire Youkos.

Image : dpa

Et pourtant il y aurait des choses à dire puisque le démantèlement du géant pétrolier s’est déroulé ce week-end. Une société russe inconnue, Baïkalfinansgroup, a en effet acheté aux enchères la principale filiale de Ioukos, pour près de 7 milliards d'euros. Baïkal n’avait qu’un rival : Gazpromneft, la filiale pétrolière du géant gazier Gazprom, contrôlé par l'Etat, qui comptait bien s’offrir Iouganskneftegaz, le joyau de Ioukos, qui assure 62% de la production de brut du groupe. Mais c’est donc Baïkal qui l’a finalement remportée, Baikal qui est fortement soupçonnée de représenter les intérêts du Kremlin. Un porte-parole de Ioukos, Alexandre Chadrine, a immédiatement réagi en réaffirmant que la vente était illégale du point de vue du droit russe et international.

Gerhard Schröder et Vladimir Poutine ne devraient en revanche pas prendre position sur ce sujet, en raison du caractère privé de ces activités économiques, comme l’a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand. Les deux chefs d’Etat se retrouvent donc à Hambourg pour des consultations qui étaient initialement prévues début septembre. Mais le président russe avait reporté sa visite suite à la prise d’otages de Beslan en Ossétie du Nord.

Outre l’ouverture des négociations d’adhésion avec la Turquie, l’Ukraine sera au menu des discussions avant le nouveau second tour de la présidentielle qui devrait avoir lieu dimanche. Rappelons que, lors de la crise politique, l’Union Européenne a soutenu le candidat de l’opposition Viktor Iouchtchenko. Le chancelier allemand, pour sa part, n’a pas cessé de souligner l’amitié qui le lie au président russe. Un soutien qui a provoqué de vives réactions au sein de la classe politique allemande. Autrement dit : il est fort probable que Gerhard Schröder se contente d’appuyer des élections libres et loyales.

Par ailleurs, deux accords doivent être signés, l’un sur les échanges d’écoliers des deux pays et l’autre sur le vol spatial d’un astronaute allemand avec des cosmonautes russes. Sans oublier des accords entre les grandes entreprises russes et allemandes : l’Allemagne est en effet le plus grand partenaire économique de la Russie.