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Renforcement des forces de l'OTAN dans l'est de l'Europe

Philippe Pognan
27 octobre 2016

L’OTAN veut déployer de nouvelles troupes dans les pays d'Europe de l'est et les pays baltes frontaliers de la Russie. Cette nouvelle force comprendra au total 4.000 hommes, parmi lesquels aussi des soldats allemands.

Afghanistan Bundeswehr NATO Resolute Support Mission
Image : picture-alliance/dpa/S. Mustafa

 

Certains journaux doutent que ce projet, annoncé hier à Bruxelles lors d’une réunion des ministres de la Défense des pays de l'Alliance atlantique soit une décision censée. "Est-ce quelqu’un croit vraiment que la Russie va bientôt attaquer l’Europe de l’est? " s’interroge ainsi le quotidien régional de Basse-Saxe, la Neue Osnabrücker Zeitung. "Ceux qui dessinent ce scénario, doivent répondre à la question de savoir pourquoi le président russe Vladimir Poutine ferait une telle chose. La Pologne, les pays baltes, tous sont membres de l’OTAN et cela devrait largement suffire comme protection. Le déploiement de seulement 4000 soldats n’apporte aucun plus pour la sécurité et ne fait que rendre plus difficile encore le dialogue politique. Si ce renforcement de l’OTAN sert à quelqu’un, ce n’est qu’à Vladimir Poutine, qui saura l‘exploiter pour sa propagande", conclut l‘éditorialiste.

Le quotidien bavarois Passauer Neue Presse évoque lui la participation de soldats de la Bundeswehr, l’armée allemande à ces renforts: "Que l’Allemagne assure le commandement de l’une des quatres unités de combat de l’OTAN, celle stationnée en Lituanie, et y soit présente avec plusieurs centaines de soldats allemands, inquiète un certain nombre d’Allemands. L’éditorialiste pose la question de savoir si, plus de 70 ans après la fin de Seconde Guerre Mondiale, des soldats allemands doivent de nouveau faire face à des soldats russes? Oui, répond-il, ils le doivent, parce que l’Allemagne en tant que membre important de l’OTAN et première puissance européenne doit là aussi endosser ses responsabilités."

Autre thème: la Turquie et la démocratie

Un drone de surveillance "Global Hawk" de l'arsenal de l'OTANImage : DW/R. Goncharenko
Le Secrétaire général de l'Alliance Atlantique Jens Stoltenberg plaide pour un renforcement du flanc oriental de l'OTANImage : Reuters/F. Lenoir

 

La  multiplication des actions d’Ankara contre des responsables locaux et fonctionnaires kurdes dans le sud-est du pays sont aussi commentés par les éditorialites allemands.

"L’état turc ne se contente pas de mettre les Kurdes syriens sous pression. Les Kurdes de Turquie sont également visés", relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. "Sous le couvert de l’état d’urgence, des douzaines de maires kurdes sont suspendus, arrêtés et remplacés par des administrateurs d’état. Les deux dernières victimes en date sont les deux maires de Diyarbakir. Pourtant les Kurdes n’ont rien avoir avec la tentative de coup d’Etat du 15 juillet dernier.  Leur persécution n’est qu’une preuve de plus que l’Etat de Recip Tayyip Erdogan se sert du coup d’Etat manqué comme prétexte pour faire taire toutes les voix critiques dans le pays. La guerre dans le sud-est kurde du pays a repris, le Parlement a levé l’immunité de la plupart des députés du parti pro-kurde HDP , les principaux responsables politiques kurdes sont en prison. Voilà ce que Erdogan comprend sous le terme de démocratie ! ", conclut le journal de Francfort.

Les manifestations de Kurdes sont toujours sévèrement réprimées par la police turqueImage : Reuters/S. Kayar