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Rentrée des classes sur fonds d'inquietudes en RDC

Merveille Assani
2 septembre 2024

La rentrée scolaire a lieu ce lundi (02.09.2024) mais la gratuité des inscriptions décidée par le gouvernement est loin d'être effective

Demokratischen Republik Kongo | Arbeiten im Rentenalter
Image : Junior Kannah/AFP

A Kinshasa, peu d’établissements scolaires semblent suivre les instructions du ministère sur la gratuité des inscriptions.

Au contraire, les frais d’inscriptions sont en hausse dans certains établissements

Nadine Kanku, âgée de vingt-neuf ans, a ainsi été obligée de payer les frais d’inscription, mais aussi d’autres factures, pour inscrire ses deux enfants dans leur école. 

"La situation est toujours la même. J’ai deux enfants au niveau du complexe scolaire Monsengwo. Ils nous ont obligé d’acheter les uniformes, l’acompte est obligatoire, donc pour que l’enfant puisse rentrer ce lundi 2 septembre à l’école Monsengwo, c’est 680 dollars qu’il a fallu payer", explique Nadine.

Pourtant, selon la circulaire du gouvernement, les parents sont libres d’acheter les uniformes où ils veulent et aucun paiement ne peut être exigé avant la rentrée scolaire.

"Manque de volonté"

A l’école privée Saint Esprit, dans l’est de la capitale, l’inscription des élèves se fait gratuitement, mais quelques frais sont exigés des parents pour contribuer à l’aménagement de l’école, affirme un parent rencontré sur place. 

Mais, Douce Bamona, membre de l’association des enseignants des écoles privées agréées au Congo, affirme que la non-application de la circulaire par les écoles est un mélange de mauvaise volonté et de manque d’information.

"Plusieurs écoles privées ne mettent pas ces dispositions en pratique parce que certains ne sont pas informés. Parfois, la sensibilisation n’est pas au top et d’autres fois, carrément, c’est parce que ça ne les enchante pas. Les gestionnaires des écoles privées se considèrent parfois comme des petits dieux", estime Douce Bamona.

Les élèves espèrent une année scolaire plus paisibleImage : ESTHER RUTH MBABAZI/REUTERS

Des sanctions annoncées

Jean-Pierre Yoy Bokete, responsable d’une province éducationnelle à Kinshasa, précise qu’il y aura des sanctions pour les établissements qui ne vont pas respecter ces mesures.

"Il y a des sanctions qui peuvent aller jusqu’à la révocation. Si vous êtes dans une école publique, on peut vous soumettre à une exclusion avec privation de salaire", dit Jean-Pierre Yoy Bokete.

Par ailleurs, les frais scolaires, lorsqu’il y en a, doivent être payés en monnaie nationale et aucun élève ne peut être exclu au motif que ceux-ci n’auraient pas été honorés.

Mais ces mesures n’ont rien de nouveau, elles avaient déjà été engagées par le gouvernement précédent, mais restent toujours en partie inappliquées.