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Rentrée scolaire perturbée par les crises au Cameroun

Elisabeth Asen
5 octobre 2020

Ce 5 octobre était jour de rentrée au Cameroun. Mais les crises anglophone et sanitaire perturbent les écoles.

Les élèves camerounais doivent porter le masque
Les élèves camerounais doivent porter le masqueImage : DW/M. S. Menyen

Ce lundi 5 octobre était jour de rentrée au Cameroun. Une rentrée à la même date que celle de la journée mondiale des enseignants. Mais l'ambiance n'était pourtant pas à la fête ce lundi. Les professeurs ont accueilli les élèves dans une ambiance très compliquée. Certains n'ont même pas pu le faire... 

Crise du coronavirus...

Comme partout dans le monde, le Cameroun tente de faire face à la crise du coronavirus et ce moment. Une crise qui impose de nouvelles habitudes au système éducatif camerounais. "Les mesures prises par le ministère de tutelle sont telles que les établissements à effectif pléthorique doivent faire la mi-temps pour que chaque classe puisse avoir au maximum cinquante élèves", raconte Joachim Mendouga, enseignant au lycée de Nkolmesseng à Yaoundé. "C'est ce qui a été fait ce matin. Des classes qui fréquentent en matinée et d'autres le soir."

Mais ces décisions ne sont pas toujours bien appréciées par ces enseignants qui doivent travailler doublement pour le même salaire. Dans les zones reculées, les nouvelles règles sont même parfois impossibles à mettre en place. "En ce qui concerne le lycée bilingue de Mbankomo, nous n'allons pas faire la mi-temps", annonce Hermine Atedjoe, proviseur au lycée bilingue de Mbankomo. "Dès qu'une classe atteint le quota de cinquante, nous nous limitons à cela. Parce que nos effectifs ne nous permettent pas de le faire".

...Et crise anglophone

Certaines écoles des régions anglophones sont restées ferméesImage : DW/M. S. Menyen

À Yaoundé comme dans de nombreuses villes du Cameroun, la journée dédiée aux enseignants est passée inaperçue. À l'école publique primaire de Nkomo, c'était une journée comme les autres. "La rentrée scolaire a pris le dessus sur cette journée qui est une journée de réflexion sur l'amélioration des conditions de vie et du travail des enseignants", raconte Nkilli, enseignant dans cette école. "Nous nous rendons compte que cette journée n'a vraiment pas d'importance pour ceux qui nous gouvernent, parce que le souci de l'amélioration des conditions des enseignants n'a jamais été le leur".

Pire encore, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, la rentrée scolaire n'a pas pu être effective à cause des manifestations villes mortes imposées par les sécessionnistes. Preuve du climat qui règne dans ces régions, des enseignants contactés sur place n'ont pas voulu s'exprimer.