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Renvoi de J. Bolton/Maladie et politique/Les commissaires UE

11 septembre 2019

Les éditorialistes commentent le renvoi du conseiller sécurité de Donald Trump, le retrait de Manuela Schwesig (SPD) atteinte d'un cancer, l'annonce de la commission von der Leyen.

US-Präsident Trump mit Sicherheitsberater John Bolton
Image : Reuters/L. Millis
Manuela Schwesig (SPD) renonce à une partie de ses fonctions pour lutter contre son cancerImage : picture-alliance/dpa/J. Büttner

Les éditorialistes allemands reviennent aujourd’hui sur le renvoi de John Bolton par Donald Trump, la composition de la nouvelle Commission européenne dévoilée hier sous la présidence d’Ursula von der Leyen, et sur l’annonce du retrait des instances dirigeantes du SPD de Manuela Schwesig, 45 ans, atteinte d’un cancer du sein. 

La peur d'être évincé(e)

"J’ai déjà mené de nombreux combats dans ma vie". C’est cette citation de Manuela Schwesig que la Süddeutsche Zeitung a décidé de mettre en exergue en Une. 

Manuela Schwesig garde son poste de ministre-présidente de la région du Mecklembourg- Poméranie antérieure, mais elle démissionne de la vice-présidence du SPD, afin de mieux lutter contre la maladie qui la frappe. 

La SZ en profite pour analyser les évolutions, ces dernières décennies, de la relation qu’entretient l’opinion publique avec la santé des dirigeants. 

Tandis qu’en 2002, une autre chef de région sociale-démocrate, Heide Simonis, a tu son cancer du sein et avoue ne pas avoir "manqué un seul jour" de travail, en dépit de son opération, Manuela Schwesig, elle, a tenu à dévoiler sa maladie au public et a aménagé son emploi du temps.

Le journal cite de nombreux responsables politiques qui ont préféré faire comme si de rien n’était voire démentir qu’ils n’allaient pas bien : l’ex- chancelier Willy Brandt, le libéral Hans-Dietrich Genscher (FDP), longtemps chef de la diplomatie allemande, Helmut Kohl etc…

 "On considérait qu’il n’y avait pas la place dans un agenda de ministre pour la maladie", écrit la SZ, qui raconte aussi la peur des politiques d’être évincés en cas de faiblesse.
A noter, en revanche : le journal ne cite pas le cas de la chancelière dont les tremblements inexpliqués ont ému l’opinion publique ces derniers mois.
 

Ursula von der Leyen et ses commissaires ont du pain sur la plancheImage : Reuters/Y. Herman

Les défis de la Commission von der Leyen

Concernant la nouvelle commission de l’Union européenne, la Frankfurter Rundschau remarque qu’Ursula von der Leyen a compris que les temps ont changé : l’équipe des commissaires européens est plus féminine. 


En revanche, le journal relève les défis qui se présentent à elle pour les cinq prochaines années : la réforme de l’UE, la réduction des inégalités sociales, la lutte contre le réchauffement climatique, tout en résistant aux "pressions économiques et politiques exercées par les Etats-Unis d’un côté et la Chine de l’autre".

Pour y parvenir, il faudra une politique étrangère, sécuritaire et de défense vraiment commune, écrit la Süddeutsche Zeitung.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung résume ainsi les deux priorités affichées par la nouvelle commission : le climat et le numérique. La FAZ 
 appelle aussi à l’unité des Européens dans ces deux domaines pour se faire entendre au niveau planétaire.

Comment la caricaturiste Céline Rübbelke voit le limogeage de John Bolton par Donald Trump

Quant au quotidien Die Welt, il se penche sur deux commissaires, deux fortes têtes complémentaires : la Danoise Magrethe Vestager et la Française Sylvie Goulard que le journal qualifie d'"intellectuelles aux griffes acérées".
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Dans une tribune publiée par die tageszeitung, l’eurodéputée écologiste Franziska Brantner estime que l’action d’Ursula von der Leyen à la tête de l’Union européenne engage avec elle toute l’Allemagne. 

L’élue appelle ses concitoyens à oublier l’ex-ministre chrétienne-démocrate contestée qu’ils connaissent pour soutenir la représentante allemande à Bruxelles. Tout en soulignant qu’Ursula von der Leyen ne se verra pas accorder de "délai de grâce".

Le faucon limogé

Enfin, un mot sur le renvoi du conseiller à la sécurité de Donald Trump, John Bolton. La Süddeutsche Zeitung explique la proximité passée des deux hommes. 

Tous les deux sont convaincus de la supériorité des Etats-Unis et prêts, au nom des intérêts américains, à fouler au pied le droit international. 

Mais leurs divergences sur les opérations militaires à l’étranger sont importantes : Bolton est hyper-interventionniste, il a préconisé d’envoyer des soldats en Corée du Nord, en Iran, comme en Irak en 2003. 

Alors que Donald Trump est plus parcimonieux avec la guerre, lui qui avait promis de rétablir la paix au Proche-Orient et en Afghanistan lors de la dernière campagne électorale.