La Côte dIvoire renvoie des réfugiés burkinabè
18 juillet 2024Ce sont de nouvelles tensions entre la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso dont semblent être victimes des civils. Cent soixante-treize personnes burkinabè réfugiées en Côte d'Ivoire ont été renvoyées au Faso. L'annonce a été faite par les autorités burkinabé, mercredi, à l'issue du Conseil des ministres. Des personnes hébergées désormais dans les locaux d'une association dans la ville burkinabè de Niangoloko, proche de la frontière avec la Côte d'Ivoire.
En réaction, une mission gouvernementale, composée de la ministre de l'Action humanitaire, Nandy Somé Diallo, et du ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, s'est rendue sur les lieux ce jeudi 18 juillet. "Des dispositions sont prises" pour venir en aide aux personnes refoulées, a dit Nandy Somé Diallo. Des personnes qui "appartiennent à la même communauté", disent les autorités, sans donner plus de précisions. "D'autres arrivées sont aussi possibles", a ajouté Nandy Somé Diallo.
Sur place les deux ministres ont véhément critiqué leurs homologues ivoiriens. L'expulsion de Burkinabè par la Côte d'Ivoire viole les dispositions des conventions internationales sur le statut des réfugiés, a estimé Mahamadou Sana. Et d'ajouter que le refoulement n'a pas été préalablement notifié. "Nous ignorons les intentions réelles des autorités ivoiriennes", dit le ministre. Jean Rimtalaba Ouedraogo porte-parole du gouvernement affirme lui que les expulsions se sont faites au mépris des règles humanitaires.
Tensions diplomatiques pas nouvelles
Des déclarations qui interviennent dans un contexte tendu entre les deux pays. Récemment, le chef de la junte burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a accusé la Côte d'Ivoire d'héberger des "déstabilisateurs" de la transition militaire au Burkina Faso. Il avait ensuite précisé ses propos en affirmant qu'il n'avait pas de problème avec le peuple ivoirien, mais plutôt avec ses dirigeants.
En mai dernier, une colonne de véhicules militaires de l'armée ivoirienne, en patrouille au niveau de la forêt classée de Yendéré, un espace protégé entre les deux pays, avait accru la tension entre les deux pays. Ouagadougou avait alors parlé de "provocation".
Des centaines des réfugiés depuis l'an dernier
En juillet 2023, des centaines de réfugiés burkinabè fuyant les violences des groupes djihadistes avaient été accueillis sur deux sites, situés au nord de la Côte d'Ivoire, près de Ouangolodougou, à la frontière avec le Burkina Faso. Le ministre de la Défense burkinabè, le désormais général Kassoum Coulibaly et son homologue ivoirien, Tiéné Birahima, Ouattara, avaient ensuite consenti à se rencontrer pour apaiser la situation.