Reprise des violences en Irak
26 août 2010Au moins 53 personnes, sont mortes lors d’attentats dans dix villes du pays. Les attentats meurtriers attribués à Al Qaida ainsi qu’à d’anciens partisans du « Baas » le parti de l’ex- dictateur Saddam Hussein ont couté la vie à 53 personnes. La moitié des victimes sont des policiers. Ces explosions rappellent les pires moments de 2006 et 2007 lorsque l'insurrection était très active et qu'elle venait tempérer l'optimisme affiché par Washington sur la capacité des forces irakiennes à assurer à terme seules leur sécurité.
Aujourd’hui le message de la part des insurgés envoyé aux irakiens ainsi qu’à la communauté internationale est clair : Nous sommes capables de nous organiser, Nous sommes toujours capables de déstabiliser le pays voir de le faire sombrer dans le chaos.
Ce regain de violence risque en effet de saper la confiance de la population en la capacité d’action de ses forces de sécurité. A ce jour 50.000 américains sont encore en Irak, mais il s'agit là uniquement de personnes responsables de former les policiers irakiens. Ils devraient quitter le territoire d'ici la fin 2011. Barack Obama avait promis le retrait des forces armées d’Irak pendant sa campagne électorale mais l’Irak a des sentiments mitigés suite à ce départ. Il s’agissait en effet tout d’abord d'honorer une promesse électorale faite à une population lassée par la guerre. Le général américain Patrick Higgins a récemment estimé dans un entretien au Washington Post que la structure d'Al-Qaïda en Irak demeurait « assez intacte ». Le chef de l'état-major irakien, le général Babaker Zebari, a pour sa part affirmé qu’il aurait souhaité voir les américains rester jusqu’en 2020. Le journal Asharq a publié un sondage indiquant que la majorité des irakiens considèrent ce retrait comme mal venu. Les déclarations officielles du gouvernement sont confiantes mais dans un cadre plus restreint c’est bien souvent la crainte qui est exprimée.
A cela s’ajoute que le marge de manœuvre du gouvernement est assez limitée, car outre la recrudescence des violences, le pays doit faire face à une crise politique puisque les principaux partis n'arrivent pas à former un nouveau gouvernement cinq mois après les législatives. Le Premier ministre sortant, Nouri al-Maliki est arrivé en tête, mais il ne parvient pas à former un gouvernement de coalition. Une situation qui déstabilise encore un peu plus le pays.
Auteur : Sylvie Ernoult
Edition : George-Ibrahim Tounkara