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Guinée : reprise du procès du 28 septembre 2009

9 janvier 2023

Après une trêve due aux fêtes de fin d’année, l'audition de l’ancien dirigeant de la transition, Moussa Dadis Camara, va se poursuivre ce 9 janvier 2022 à Conakry.

Moussa Dadis Camara a dirigé la Guinée de  décembre 2008 à  décembre 2009
Moussa Dadis Camara a dirigé la Guinée de décembre 2008 à décembre 2009 Image : AHMED OUOBA/AFP/Getty Images

 Onze accusés, dont l’ex-président guinéen Moussa Dadis Camara, comparaissent devant la justice, treize ans après ce massacre. Il s'agit de la cinquième comparution du capitaine Moussa Dadis Camara.  Au cours de ses précédentes auditions, celui qui présidait la transition au moment des faits à Conakry s’est toujours disculpé, déclinant sa responsabilité dans la survenance de ce drame. 

Pourtant, son ancien aide de camp, lui aussi accusé, le commandant Aboubacar Sidiki Diakité, dit "Toumba  a été clair : c’est bien Moussa Dadis Camara qui a donné l’ordre de tirer sur les manifestants ce 28 septembre 2009 au Stade de Conakry. Ce que rejette Me Pépé Antoine Lamah, l'un des avocats de l'ex-chef de la junte guinéenne.

Le procès du massacre du 28 septembre 2009 s'est ouvert en septembre 2022Image : Souleymane Camara/REUTERS

"C'est facile de dire que c'est le président Moussa Dadis Camara qui a donné des instructions à X ou Y d'aller commettre des infractions au Stade (du 28 septembre, ndlr). Mais, encore faut-il être en mesure d'en rapporter la preuve. Ce n'est malheureusement pas le cas pour le commandant Toumba Diakité (Aboubacar Sidiki Diakité, dit "Toumba" était l'aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara). Il est dans des affabulations. Il est dans des accusations fantaisistes qui ne se reposent sur aucun élément probant" , déclare à la DW, l'avocat.

Satisfecit de la partie civile

Le procès qui a démarré en septembre dernier a d’abord donné la parole aux accusés. Moussa Tiégboro Camara et Marcel Guilavogui, respectivement ministre et garde du corps du chef de la junte au moment des faits étaient les tous premiers à ouvrir le ban. Ils ont été suivis par Claude Pivi alors ministre en charge de la Sécurité présidentielle et l'un des piliers du régime Dadis et par le commandant Aboubacar Sidiki Diakité, dit "Toumba . 

Le massacre du 28 septembre 2009 a fait une centaine de morts selon l'ONUImage : Seyllou/AFP/Getty Images

L'Organisation guinéenne des droits de l’homme (OGDH) s'est constituée partie civile et a constitué un pool de dix avocats qui assistent les victimes de ce massacre. Son porte-parole, Alseny Sall se félicite du déroulement de ce procès historique qui devrait s’étaler sur plusieurs mois. 

Selon lui, "il y a des accusés qui acceptent de faire des déclarations en donnant des indices. Les accusés s'accusent mutuellement à l'occasion des audiences. Et ça permet au tribunal de creuser davantage et de situer les responsabilités des uns et des autres. Nous, nous demandons que le tribunal fasse en sorte que toutes les autres personnes impliquées de près ou de loin soient là pour toute manifestation de la vérité. Parce que pour nous, ce procès doit servir de leçon à nos anciens dirigeants. Même les dirigeants actuels." Halimatou Camara, l'une des avocates de la partie civile et défenseure des droits de l'Homme, regrette l’absence à ce procès de certains acteurs impliqués dans cette période de transition militaire.

L'interview de Halimata Camara

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Selon l'ONU, le 28 septembre 2009, des militaires ont tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes dans un stade de Conakry. Les manifestants s'opposaient au maintien au pouvoir du capitaine Moussa Dadis Camara qui a pris le pouvoir après le décès, le 28 décembre 2008 de Lansana Conté qui a dirigé son pays d'une main de fer pendant 24 ans.

 

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