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Le carbone, un marché florissant

21 octobre 2021

57 milliards de dollars… ce sont les revenus générés, dans le monde, en 2020, par le carbone, d'après l’Institute for Climates Economics (I4CE). Explications.

Taxe carbone, marché des quotas... comment ça marche
Taxe carbone, marché des quotas... comment ça marcheImage : Julian Stratenschulte/dpa/picture alliance

57 milliards de dollars générés par le CO2 en 2020 dans le monde, cela représenten une hausse spectaculaire de 18% par rapport à l'année d'avant. Ce résultat ressort des calculs publiés ce jeudi [21.10.21] par l’association Institute for Climates Economics (I4CE) de Paris. Selon les chercheurs, ni la Covid-19 ni les restrictions sanitaires liées à la pandémie n’ont perturbé le marché du CO2. 

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Taxe carbone et marché des quotas

Les revenus du carbone dans le monde proviennent soit des taxes carbone que les Etats instaurent, soit des marchés de quotas.

Ces derniers tentent de réguler la production de CO2 en fixant des plafonds de plus en plus bas.

Dans l’Union Européenne, chaque année, des milliers de sites industriels y sont soumis. L’objectif est d’atteindre en 2030 un niveau d’émissions qui soit de 40% inférieur à celui de 1990, prise comme année de référence.

Comment fonctionnent ces quotas ?

Prenons par exemple une entreprise X. Elle est autorisée à produire un certain volume de carbone par an (en tonnes). Si elle produit moins que le volume alloué, elle a le droit de revendre ses crédits "non-utilisés", à une autre entreprise, Y, qui, elle, aurait dépassé les limites fixées. En tout, X et Y ne dépasseront donc pas le volume maximal d’émission de CO2 fixé, elles auront simplement redistribué entre elles leurs droits à polluer. 

Ce marché est autorisé depuis 2004 dans l’Union européenne. 

Baisse des prix de la tonne de CO2

Le problème, c’est que le mécanisme a tellement bien fonctionné que trop de quotas se sont retrouvés sur le marché – l’équivalent d’une année d’émissions de CO2 était ainsi proposée à la vente en 2018. 
Or cette profusion fait baisser les prix à la tonne. Les chercheurs de l’I4CE rappellent que, pour que les entreprises soient incitées à améliorer leur efficacité énergétique ou à investir dans les énergies renouvelables, il faut que la tonne de CO2 soit chère (entre 40 et 80 dollars, mais en 2020, elle ne coûtait qu’entre 8 et 10 dollars).

La Russie s'est donné jusqu'à 2060 pour être "limatiquement neutre"Image : Yuri Kochetkov/EPA/dpa/picture alliance

Investissements durables

Ces crédits sont proposés aux enchères et les Etats sont contraints d’allouer au moins la moitié des fonds récoltés à leur transition énergétique. Ce qui est absurde, soulignent les chercheurs, c’est que ces mêmes Etats continuent de subventionner les énergies fossiles (centrales à charbon etc.).

Les taxes carbones, elles, comme les autres mesures fiscales, sont engrangées par les Etats qui doivent en reverser une partie au Fonds verts pour le climat de l’Onu.

Certains Etats, comme le Japon, réinvestissent l’intégralité des revenus de la taxe carbone dans des projets de développement durable.
L'UE envisage d'introduire à ses frontières une taxation sur les importations de produits fabriqués dans des pays moins regardants sur les émissions de CO2.

 

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