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Rien ne va plus entre l'UE et la Turquie

13 juillet 2020

Les nombreuses pommes de discorde avec Ankara étaient au programme de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles ce lundi.

Le chef de la diplomatie européenne Joseph Borell a été ancien ministre des Affaires étrangères de l'Espagne
Le chef de la diplomatie européenne Joseph Borell a été ancien ministre des Affaires étrangères de l'EspagneImage : picture-alliance/AP Photo/V. Mayo

Cela faisait quatre mois que les ministres des Affaires étrangères de l'UE ne s'étaient plus vus en personne à cause de la pandémie de coronavirus.

L'agenda était bien chargé pour ces retrouvailles ce lundi (13.07.20), notamment à cause des relations qui continuent à se détériorer avec la Turquie.

Dernier conflit en date : la décision d'Ankara de transformer l'ancienne basilique Sainte Sophie à Istanbul, qui était devenue un musée, en mosquée et d'y autoriser les prières.

Le président turc avait milité pour ce projet depuis des années, bien que le site soit classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et soit devenu l'une des principales attractions touristiques du pays.

A l'issue de la réunion, l'UE a condamné cette décision par la voix du chef de la diplomatie européenne Joseph Borell. Celui-ci a estimé que "cette décision va inévitablement alimenter la méfiance, promouvoir une nouvelle division entre les communautés religieuses et saper nos efforts de dialogue et de coopération."

Le chef de la diplomatie française Jean Yves Le Drian (à gauche) et son homologue allemand Heiko MaasImage : Reuters/S. Lecocq

La Libye

La liste des questions qui fâchent entre Bruxelles et Ankara continue donc à s'allonger.

Il y a la Syrie, où la Turquie combat  les forces kurdes, soutenues par plusieurs pays européens.

Il y a l'économie puisque Ankara mène des forages pétroliers au large de Chypre, jugés illégaux par l'UE.

La Turquie, elle, demande toujours et encore une exemption de visas européens pour ses ressortissants et accuse l'UE de ne pas tenir sa parole.

Et puis, il y a la Libye. L'armée turque soutient sur le terrain le gouvernement de Tripoli et est accusé de violer l'embargo sur les armes à destination de ce pays. En juin dernier, des navires de guerre turcs avaient d'ailleurs empêché une frégate française de contrôler un cargo suspect en mer Méditerranée, Ankara et Paris livrant des versions contradictoires sur ce qui s'est passé, alimentant encore un peu plus l'animosité ambiante.

Chantage humanitaire

Dans tous ces dossiers, la Turquie est taxée de faire du chantage humanitaire, car elle dispose d'un très important levier : les 3,6 millions de réfugiés syriens qui se trouvent sur son territoire. En février, malgré un accord avec l'UE, la Turquie avait brièvement ouvert ses frontières, donnant lieu à des scènes dramatiques le long de la frontière de la Turquie avec la Grèce.

Pour continuer à désamorcer cette menace, les députés européens viennent de donner leur feu vert à une aide de 485 millions d'euros pour soutenir les réfugiés syriens.

La semaine dernière Joseph Borell s'était rendue à Ankara. Le chef de la diplomatie européenne disait vouloir "prendre la température". Il avait été accueilli froidement par les dirigeants turcs, qui ont demandé des excuses à la France sur la question libyenne et accusé l'Union européenne de ne pas s'acquitter de ses responsabilités et de se servir de la Turquie comme bouc émissaire.

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