Les pays les plus riches pourraient accueillir des Rohingyas
18 avril 2018La situation semble désespérée pour les 700.000 Rohingyas qui ont fui la Birmanie pour le Bangladesh, constate la Süddeutsche Zeitung. Ils voudraient rentrer chez eux mais ils ont peur, ce qui est plus que justifié affirme le quotidien de Munich. Ce serait retourner volontairement entre les mains de leur bourreau tant que l'armée birmane, accusée de crimes graves, surveille les camps de rapatriement. Seule une présence internationale pourrait changer la donne, mais l'armée fait obstruction.
La Süddeutsche Zeitung constate que la communauté internationale donne de l'argent pour que le Bangladesh accueille les réfugiés. C'est généreux, écrit le journal, mais désolant. Car le Bangladesh n'est plus capable de gérer cette crise.
Les camps sont surpeuplés, il y règne une promiscuité intenable. Sans compter les jeunes réfugiés qui sont des proies faciles pour les trafiquants d'êtres humains. Et les inondations et les glissements de terrain qui menacent, énumère le quotidien. Les pays les plus riches devraient accueillir un contingent limité de Rohingyas comme demandeurs d'asile. Autrefois, c'étaient les boat people du Vietnam qui cherchaient un refuge. Les Rohingyas devraient eux aussi avoir cette chance, conclut la Süddeutsche Zeitung.
Pas de nouvelles négociations d'adhésion avec la Turquie
"L'impérialisme turc? Non merci", titre la Nordwest Zeitung qui revient sur le rapport d'évaluation de la Commission européenne sur les pays candidats à l'adhésion, et en particulier sur la Turquie. Oui, constate le journal d'Oldenburg, le mot-clé du rapport est le mot "revers". On entend par là les abus catastrophiques en matière d'Etat de droit et de démocratie. Oui, le diagnostic selon lequel la Turquie s'est éloignée de l'UE est exact. Mais, regrette la Nordwest Zeitung, la Commission Européenne n'a pas souligné l'étendue du problème ni les conséquences nécessaires.
Il n'est pas du tout question de l'impérialisme agressif mené par Ankara. Ni des persécutions brutales menées contre les Kurdes à l'intérieur et à l'extérieur des frontières du pays. On doit exclure le fait de garder une porte ouverte aux négociations d'adhésion, affirme le journal. Cela doit être clair et univoque. Et ce pour des décennies.
Le discours d'Emmanuel Macron: morne ou passionné?
Les quotidiens reviennent par ailleurs sur le discours prononcé par Emmanuel Macron devant le Parlement européen : les attentes étaient grandes, écrit la tageszeitung, la taz, mais la prestation du président français n'a pas déclenché l'euphorie des députés. Cela manquait de pathos, constate le quotidien, mais aussi de vision. A l'automne, Emmanuel Macron a plaidé pour de nouveaux horizons. Cette fois, juge la taz, il n'en a pas été question.
Le Südkurier, lui, qualifie ce discours de passionné. Sans Macron, peut-on lire dans le journal de Konstanz, l'Union européenne pourrait faire ses bagages. Cela ne signifie pas que Berlin doit dire amen à tout ce qui vient de Paris. Ses propositions sont pour la plupart les bienvenues. Mais, explique le Südkurier, la prudence est de mise en ce qui concerne l'argent. Avec les réformes que souhaite Emmanuel Macron, l'Allemagne pourrait se retrouver à éponger les dettes des autres pays.