Rompre avec le passé
30 juillet 2008Il s'agit d'abus de confiance, de corruption, de blanchiment d'argent et de fraude fiscale, résume la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ou, en d'autre termes, du plus gros scandale de pot-de-vin de l'histoire économique allemande. Mais après des mois d'enquête, d'examen approfondi d'innombrables documents et courriers électroniques, il reste beaucoup de spéculation. Le conseil de surveillance avait toujours laissé espérer des résultats tangibles et publics. Dans les faits, les 770 millions d'euros que Siemens a déjà dépensés pour l'investigation n'ont donné que peu de résultats concrets. Tout cet argent n'a permis d'obtenir pour l'instant qu'un plongeon dans les abîmes de l'élite managériale allemande.
Si l'ampleur des dessous-de-table du plus grand groupe industriel du pays était inimaginable, écrit die Welt, la conséquence de cette affaire, à savoir la demande de réparation aux anciens dirigeants, était jusqu'ici tout autant impensable. Une entreprise ne peut pas rompre avec son propre passé de façon plus évidente. Même en cas de succès, Siemens ne peut espérer une réelle compensation du dommage. La décision de déposer plainte envers les hauts placés est toutefois un signal fort aussi bien en interne que vers l'extérieur.
Côté international, la Tageszeitung salue la décision du gouvernement australien d'abandonner la détention systématique des demandeurs d'asile. La politique d'immigration du gouvernement conservateur précédant était profondément inhumaine, raciste et indigne de ce pays d'accueil, de l'avis de la TAZ. La nouvelle ligne annoncée par le parti travailliste corrige cela, en accordant aux réfugiés la présomption d'innocence et davantage de protection.
Politique d'immigration humanisée, retrait de l'Irak, excuses auprès des Aborigènes, prise en charge des problèmes environnementaux : le Premier ministre australien Kevin Rudd, écrit la Süddeutsche Zeitung, fait du petit bois de la politique de son prédécesseur. Un prédécesseur peu regretté, selon le quotidien, tout au plus par les économistes, les ultraconservateurs et… George Bush.