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Un juge londonien valide l'expulsion de migrants vers Kigali

13 juin 2022

Deux mois après la signature de l'accord entre Londres et Kigali, les recours en justice n'ont que partiellement abouti. Pourtant, la mesure reste vivement critiquée.

A Londres, une manifestation pour protester contre l'accord migratoire avait lieu ce 13 juin
A Londres, une manifestation pour protester contre l'accord migratoire avait lieu ce 13 juinImage : Niklas HALLE'N/AFP

Deux mois après la signature de l'accord migratoire entre Londres et Kigali, les premières expulsions de migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni sont prévus mardi. Plusieurs recours en justice ont été déposés par des associations de défense des migrants - certains ont d'ailleurs abouti à des annulations de vol en direction du Rwanda. D'autres, examinés lundi par un tribunal de Londres ont été rejetées. Pourtant, la mesure continue d'être vivement critiquée, y compris au sein du parti au pouvoir. 

L'accord signé entre Londres et Kigali prévoit, dans un premier temps, que Londres finance le dispositif à hauteur de 120 millions de livres soit 144 millions d'euros. Depuis le début de l'année, plus de 10.000 migrants ont traversé illégalement la Manche pour atteindre les côtes britanniques. 

Ecoutez ou lisez à ce propos l'interview de Lewis Mudge, il est directeur de l'Afrique centrale auprès de l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rignts Watch

Lewis Mudge : En fait, ce n'est pas une question de capacité. Bien sur, le Rwanda a une capacité très forte. La question c'est tout simplement de demander est-ce que le Rwanda est un pays qui a un respect pour les droits de l'homme, les droits fondamentaux civils et politiques ? Et pour nous à Human Rights Watch, la réponse de cette question est non.

Lors de la signature de l'accord entre la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel et le chef de la diplomatie rwandaise, Vincent BirutaareImage : Flora Thompson/PA Wire/picture alliance

DW : Vous, vous avez documenté à Human Rights Watch des cas de violences à l'encontre de réfugiés par le passé, des violences exercées par les autorités rwandaises. Vous pouvez nous en dire un mot ?

La parole à Lewis Mudge (Human Rights Watch)

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Lewis Mudge : Donc, en 2018, vous avez eu une dizaine de réfugiés congolais qui étaient au Rwanda, qui ont été tués par la police pour avoir manifesté contre la nourriture qui était donnée aux réfugiés à cette époque là. Aussi grave, il y a plus de 60 réfugiés congolais qui ont été mis en prison. Ils ont été accusés et condamnés pour crimes contre la sécurité de l'Etat, tout simplement pour avoir manifesté contre leurs conditions de vie. Mais aussi le Rwanda, à plusieurs reprises, a ignoré les lois internationales qui protègent les réfugiés.

DW : Ce qui est assez surprenant, c'est que le Royaume-Uni lui même accueille aussi des réfugiés en provenance du Rwanda. C'est difficile effectivement, comme exercice d'équilibriste dans la communication, de dire à la fois on accueille des réfugiés venant du Rwanda qui sont persécutés et en même temps on veut envoyer des gens qui entrent illégalement chez nous.

Lewis Mudge : Oui, bien sûr. Mais, plus grave pour nous, c'est que, il y a seulement 18 mois, le Royaume Uni a lancé un communiqué à partir de Genève, à partir de leur équipe onusienne des droits de l'homme demandant au Rwanda de respecter les droits de l'homme. Et maintenant tout a coup, tout est bien, il n'y a pas un souci. Donc pour nous, à Human Rights Watch, on demande où est le changement ? Et il y en a pas, il y en a pas sur le sol rwandais. Il y a tout simplement un changement en nouveau de politique au Royaume-Uni.

 

 

 

 

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