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Vladimir Poutine cherche à rassurer la droite nationaliste

Marco Wolter | Avec agences | Avec ARD
11 octobre 2022

La nouvelle série de bombardements contre l'Ukraine vise à rassurer une élite russe de plus en plus mécontente face à la tournure des événements.

Plusieurs militaires tchétchènes se tiennent à côté de Ramzan Kadyrov
Ramzan Kadyrov appelait à une réaction ferme du Kremlin après l'explosion qui a visé le pont de CriméeImage : Yelena Afonina/TASS/picture alliance/dpa

Les bombardements russes de grande ampleur se poursuivent en Ukraine, en réaction à l'attaque contre le pont de Crimée.  L’armée russe a frappé ce mardi des infrastructures énergétiques dans l’ouest du pays. A l’est, la ville de Zaporijjia a également été la cible d’une salve de missiles. Pour le chef de l’Otan, Jens Stoltenberg, le recours à ces frappes tous azimuts sont “un signe de faiblesse car la Russie est en train de perdre sur le champ de bataille”.  

A Moscou, on veut faire passer ces frappes pour une illustration de la puissance de l’armée russe, capable de rassurer une partie de l’élite de plus en plus mécontente.

Les nouvelles frappes russes ont notamment visé des infrastructures énergétiques et privés des milliers de personnes d'électricité Image : Stephan Schulz/dpa/picture alliance

Réponse musclée 

Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov se dit ainsi "100 % satisfait de de la nouvelle conduite de l’opération militaire spéciale" en Ukraine. Connu pour sa loyauté envers Vladimir Poutine, il a réagi avec enthousiasme aux frappes de représailles russes, lui qui avait déjà recommandé l’utilisation "d’armes nucléaires de faible puissance" contre l’Ukraine et affirme aussi vouloir envoyer ses enfants de 14,15 et 16 ans sur le front.

Ramzan Kadyrov représente ainsi bien la position des ultranationalistes russes qui n’hésitaient plus ces dernières semaines à critiquer les choix des généraux russes, pas assez radicaux, pas assez musclés à leur gout.

Ils en veulent pour preuve les récentes reconquêtes de territoires par l’armée ukrainienne dans le sud et l’est du pays.

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Humiliation 

La destruction du pont de Kertsch, qui relie la Russie à la Crimée, réalisée à des centaines de kilomètres du front, semble avoir été l’humiliation de trop pour Moscou.

Le fondateur du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine, avait aussitôt exigé une réaction ferme.

Selon Gerhard Mangott, politologue à l'université d'Innsbruck, interviewé par la chaine allemande Deutschlandfunk, Vladimir Poutine "doit démontrer que la Russie est capable d'infliger des dommages considérables à l'Ukraine. Il s'est engagé dans sa propre spirale d'escalade".

L’expert estime "que Poutine n'est plus totalement libre de ses décisions et subit une énorme pression de la part d'un certain camp au sein de l'élite."

Un parc de jeux pour enfants a été touché lors des bombardements russesImage : Efrem Lukatsky/AP/picture alliance/dpa

Propagande à la télévision 

Un nouveau commandement a ainsi été nommé ces derniers jours : le général Alexandre Dvornikov, connu sous le nom du "boucher de Syrie", où il a dirigé les forces russes, a été remercié.

Vladimir Poutine a assuré devant son conseil de sécurité qu’en cas de nouvelles attaques contre ce qu'il considère comme faisant partie du territoire russe, “les réponses de la Russie seront sévères”.

Une chose est certaine, en Russie, comme le précise le correspondant de la télévision publique allemande à Moscou, "plus personne ne peut affirmer ne pas savoir ce qui se déroule en Ukraine. Les images des bombardements à Kiev tournent en boucle à la télévision d’Etat russe."