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Rwanda : vers un nouveau mandat pour Paul Kagame ?

12 juillet 2024

Au Rwanda, les électeurs sont appelés aux urnes lundi 15 juillet prochain pour une élection présidentielle, qui, sauf surprise, devrait voir la réélection du président sortant, Paul Kagame.

Montage de trois portraits de Franck Habineza (chef du Parti démocratique vert), Paul Kagame (président sortant et leader du FPR) et de l'indépendant Philippe Mpayimana
Franck Habineza (chef du Parti démocratique vert) Paul Kagame (président sortant et leader du FPR) et l'indépendant Philippe MpayimanaImage : AFP

Comme il y a sept ans, Paul Kagame sera opposé aux deux mêmes adversaires ce lundi 15 juillet lors de la présidentielle rwandaise :  Franck Habineza, chef du Parti démocratique vert, et l'indépendant Philippe Mpayimana. La campagne électorale a été marquée par des meetings géants avec des milliers de personnes portant des tee-shirts et des casquettes à la gloire du parti au pouvoir, le Front patriotique rwandais et du président sortant Paul Kagame.

Du déjà-vu

Au Rwanda, ces trois semaines de campagne électorale ont surtout été marquées par les rassemblements en faveur du FPR. Pour Phil Clark, professeur de politique internationale à l'université à Londres, ce scrutin a un goût de déjà-vu.

"Ce qu'on observe, c'est que ce scrutin est très similaire à ce que nous avons vu lors des précédentes élections présidentielles et législatives, à savoir un véritable rétrécissement de l'arène politique pour garantir la domination du parti au pouvoir, le FPR. Seul un nombre restreint de candidats ont été autorisés à se présenter à cette élection contre le président Kagame. Je pense que cela montre combien de temps et d'efforts ont été consacrés à rendre la tâche difficile à l'opposition et à assurer la victoire de Kagame le 15 juillet", explique l'expert sur la DW. 

Paul Kagame dirige sans partage le Rwanda depuis la fin du génocide des Tutsis en 1994 et le déséquilibre avec ses adversaires au cours de la campagne est bien visible.

Sauf surprise, Paul Kagame devrait être réélu à la tête du RwandaImage : Jean Bizimana/REUTERS

Des "améliorations"

Contrairement au FPR, dont les meetings rassemblent des foules, les autres candidats ont tout au long de la campagne peiné à mobiliser.

Mais, en dépit des difficultés, Franck Habineza, chef de la seule formation d'opposition autorisée, le Parti démocratique vert, estime qu'il y a eu des avancées et reste confiant. "Dans l'ensemble, nous avons eu une bonne impression cette fois-ci, plus qu'en 2017 et 2018. En 2017, c'était tellement difficile que certains dirigeants locaux nous ont envoyés faire campagne dans un cimetière, dans le district de Nyagatare et nous avons même été accueillis à coups de pierres dans le district de Kirehe. Cela ne s'est donc pas produit cette fois", explique le candidat.

Frank Habineza lors d'une sortie sur le terrainImage : Marco Longari/AFP/Getty Images

Selon lui "les gens ont manifesté un soutien massif" et rien ne peut arrêter désormais son parti. "Je dirais que le soutien que nous recevons est extraordinaire. Mais c'est aussi parce que nous avons été au Parlement ces six dernières années. Nous avons été très actifs au Parlement", précise Franck Habineza. Malgré les persécutions et les assassinats de certains des membres de son parti, d'autres ayant dû aussi choisir l'exil, Franck Habineza assure que lui et ses partisans vont continuer à se battre pour la démocratie au Rwanda.

Des exclus

Pour ces élections, plusieurs figures de l'opposition, dont Victoire Ingabire ou encore Bernard Ntaganda, n'ont pas eu la possibilité de se présenter, en raison de condamnations passées. La candidature de Diane Rwigara, une autre voix critique du pouvoir, a également été invalidée par la Commission électorale en raison de documents non conformes. Quelques neuf millions d'électeurs sont inscrits pour ce scrutin, qui sera couplé avec les élections législatives pour renouveler le Parlement dominé par le Front patriotique rwandais.