RDC-Rwanda : Paul Kagame avoue son affinité avec le M23
14 février 2025
Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, Paul Kagame reconnaît aussi sa sympathie pour le mouvement rebelle M23 qui sème la terreur dans les provinces congolaises du Nord- et du Sud-Kivu.
Les propos du président rwandais ne surprennent pas. Selon le politologue congolais Bob Kabamba, professeur à l'Université de Liège en Belgique, le président Paul Kagame est animé par des intérêts financiers, via l'exploitation des minerais dans l'est congolais. Mais aussi, le président du Rwanda se pose comme le véritable protecteur des rwandophones tutsi.
"Le point de départ des revendications par le M23 c'est d'abord la protection et la sauvegarde de la communauté Tutsi du Congo. C'est la racine de la conflictualité dans cette région des Grands-Lacs", a-t-il déclaré.
Le Burundi hausse le ton
Par la voix de son président, Evariste Ndayishimiye, le Burundi a par ailleurs menacé d'attaquer le Rwanda à la moindre provocation. Le chef de l'Etat burundais s'est exprimé devant une foule dans la commune de Bugabira, dans le nord du Burundi non loin de la frontière avec le Rwanda.
Les relations entre ces deux pays petits d'Afrique des Grands Lacs se sont déteriorées depuis le putsch manqué en 2015, contre Pierre Nkurunziza, alors président du Burundi. C’est l’avis de Ciaran Wrons-Passmann du Réseau œcuménique pour l’Afrique centrale (ÖNZ) :
"Le Burundi a accusé le Rwanda de soutenir le coup d'Etat de 2015. Le Rwanda est aussi reproché de soutenir le groupe rebelle burundais Red Tabara au Sud-Kivu,qui menace la sécurité du régime burundais", explique l'analyste.
Les facteurs inavoués
Selon toujours Ciaran Wrons-Passmann, d'autres raisons peuvent expliquer cet acharnement. En effet, le Burundi traverse une situation économique difficile sans précédent.
Le président Evariste Ndayishimiye est de plus en plus sous pression : "Les accusations envers le Rwanda viseraient de diviser les Burundais surtout que le pays prévoit organiser des élections en juin de cette année", ajoute l'expert du Réseau Oeucuménique en Afrique centrale.
Le Burundi a envoyé plusieurs milliers de soldats dans l'est de la RDC , pour contrecarrer la progression des rebelles du M23 et leurs alliés rwandais dans le Sud-Kivu.