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Au Rwanda, le travail de mémoire passe aussi par la justice

5 avril 2024

Trois décennies après le génocide qui a fait officiellement 800.000 morts, la réconciliation se poursuit.

Un tribunal gacaca au Rwanda
Après le génocide, les gacaca ont permis de juger en un temps record des millions de Rwandais suspectés d'avoir participé au massacre. Image : CC--NC-BY-elisa finocchiaro

Trois décennies après les atrocités commises durant le génocide au Rwanda, le travail de mémoire continue, notamment par le biais de la justice.

Justice pour les victimes du génocide et leurs proches, avec notamment la création, en 2002, de tribunaux communautaires, les "gacaca", où ces derniers pouvaient entendre les aveux des bourreaux.

A tout moment, "nous pouvions être tués"

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Mais si la justice a joué un rôle majeur en condamnant des génocidaires, des centaines de personnes suspectées d'avoir participé au génocide seraient toutefois toujours en liberté, notamment dans les pays voisins, comme l'Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC).

Le sujet épineux de la RDC

Concernant la RDC, le sujet est d'ailleurs source de tension et a connu un vif regain depuis l'offensive du M23, une rébellion majoritairement tutsi, fin 2021 dans l'est du pays.

Kinshasa, ainsi que l'Onu, les Etats-Unis et plusieurs pays occidentaux, accusent en effet le Rwanda de soutenir ces rebelles.

Kigali, de son côté, nie toute implication et accuse la RDC de soutenir les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe majoritairement hutu créé par de présumés génocidaires.

Si la question des anciens génocidaires reste délicate entre Kigali et Kinshasa, dans d'autres pays, des fugitifs ont été extradés, notamment des Etats-Unis.

Le rôle de la France

La France, qui entretenait des relations étroites avec le régime hutu quand le génocide a commencé, n'a pour sa part extradé aucun présumé génocidaire, mais en a condamné une demi-douzaine.

"De nombreuses zones d'ombres persistent sur le génocide de 1994" (F. Cretollier, ONG Survie)

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En amont du 30e anniversaire du début des massacres, le président français, Emmanuel Macron, a estimé ce jeudi que la France "aurait pu arrêter le génocide, avec ses alliés occidentaux et africains", mais "n'en a pas eu la volonté".

Cérémonies orchestrées

Pour ces commémorations, comme chaque année, le président rwandais Paul Kagame, chef du Front patriotique rwandais (FPR) qui a renversé le régime génocidaire hutu, en juillet 1994 et est, depuis, à la tête du pays, allumera une flamme du souvenir au mémorial de Gisozi, à Kigali.

Cette cérémonie marquera le début de la semaine d'hommages durant laquelle le pays tournera au ralenti. La musique ne sera pas autorisée dans les lieux publics, ni à la radio. Et seuls les événements culturels liés aux commémorations seront autorisés.