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Casamance, une offensive pour faire le ménage

23 mars 2022

La Casamance a renoué avec les affrontements entre l'armée régulière et les combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance.

L'offensive de l'armée sénégalaise se poursuit en Casamance.
L'offensive de l'armée sénégalaise se poursuit en Casamance.Image : John Wessels/AFP/Getty Images

Ce nouvel embrasement fait suite à une volonté de l'armée régulière de nettoyer les bases rebelles disséminées à la frontière entre le Sénégal à la Gambie, pour mettre fin notamment au trafic illicite de bois. Cette situation a poussé de nombreux habitants à passer la frontière pour se réfugier en Gambie. 

L'offensive de l'armée sénégalaise, lancée la semaine dernière contre les positions du chef rebelle Salif Sadio du Mouvement des forces démocratiques de Casamance, à la frontière entre le Sénégal et la Gambie, se poursuit.

Les indépendantistes résistent mais ils auraient perdu la plupart de leurs bases et une bonne partie de leur arsenal de guerre. On parle également de quatre indépendantistes et deux soldats tués depuis le début des opérations.

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Les acquis en danger

Pour l'historien Ibrahima Ama Diémé, membre du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), qui a beaucoup contribué à l'accalmie de ces dix dernières années dans la région, cette nouvelle escalade va fragiliser les acquis de la paix.

''Il est heureux de constater que depuis l'avènement du président Macky Sall qui, peut-être du fait de son expérience, a privilégié le dialogue pour résoudre ce problème, celui-ci a mis en place un certain nombre de programmes qui sont des programmes tendant à corriger les iniquités régionales et territoriales. Donc si aujourd'hui la guerre reprend et que tous ces programmes, mis en place principalement depuis 2012-2014, sont freinés, alors effectivement il y aura une remise à des dates ultérieures de ces réalisations. Ce qui tout naturellement va fragiliser la situation de paix'' craint l'historien.

Ecoutez les précisions de Mamadou Alpha Diallo

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Ibrahima Ama Diémé confie par ailleurs á la DW qu'en dépit des difficultés, des pourparlers seront engagés pour résoudre ce conflit. Selon lui, l'escalade militaire actuelle n'était donc pas nécessaire.

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''L'armée s'attaque aux positions du MFDC dans le nord Sindian. Si on est convaincu que la seule voie qui existe c'est la voie armée, alors la solution militaire s'impose. Mais quelle que soit cette solution militaire, on finira toujours par s'asseoir autour d'une table pour éviter que ce qui est arrivé depuis 1982 n'arrive plus dans le pays. Je crois que c'est cette réflexion qu'il faudrait que les gens engagent. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Des gens ont tenté de remettre en cause l'unité nationale en disant que nous ne faisons pas partie du Sénégal et qu'il faut qu'on se détache par tous les moyens et qu'on constitue notre Etat. Pourquoi cela ? Je pense que les gens ont, peut-être, emmagasiné un certain nombre de frustrations. Et c'est peut-être cela qu'il faut considérer comme étant la racine du mal '' précise t-il..

Plus de 6.000 civils ayant fui leurs villages ont été dénombrés depuis le début de l'offensive. La quasi-totalité d'entre eux se sont réfugiés en Gambie comme c'est le cas à chaque regain de violence depuis le début du conflit en Casamance.   

 

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