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Sénégal: le pari risqué d'Abdoulaye Wade

Mahamadou Kane
14 février 2019

À une dizaine de jours des élections au Sénégal, les appels aux violences électorales de l'ancien président Abdoulaye Wade ne font pas l'unanimité au sein de son parti, le PDS.

Senegal ehem. Präsident Abdoulaye Wade
Image : AFP/Seyllou

"Abdoulaye Wade est en train d'être lâché aujourd'hui par une frange importante de son parti" (Amnesty International Sénégal)

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Depuis son retour au pays la semaine dernière, Abdoulaye Wade multiplie les déclarations allant dans le sens du boycott et de l'annulation du scrutin présidentiel prévu le 24 février prochain.

Mercredi (13 février) elui qui fut président du Sénégal entre 2000 et 2012 a demandé à ses militants de "s'attaquer aux bureaux de vote pour qu'il n'y ait pas d'élections"

Une posture qu'assume Assane Ba, membre du PDS, le Parti démocratique sénégalais.

"Mais le 24 février nous vous l'avons dit, nous allons exécuter le mot d'ordre issu de notre parti en empêchant que la compétition se tienne. Notre position consiste à faire reculer les élections pour permettre un consensus entre le pouvoir et l'opposition de manière générale, pour remettre en cause ce diktat que le président Macky Sall veut nous imposer."

Un appel qui fait "pshitt"

Une affirmation en revanche démentie par Seydi Gassama, directeur exécutif d'Amnesty International Sénégal. Celui-ci affirme que l'appel à la violence du doyen de la classe politique sénégalaise est contesté au sein même de son parti, le PDS.

Il estime par conséquent que son mot d'ordre ne sera pas suivi d'effets.

"Il y aura un après-24 février. Et cet après-24 février devrait permettre toute sorte d'espoir pour lui, pour son fils, pour son parti. Parce que, finalement, ce que les Sénégalais retiennent de sa déclaration, c'est 'mon fils Karim Wade ou rien'. Abdoulaye Wade est en train d'être lâché aujourd'hui par une frange importante de son parti. Nous avons beaucoup de responsables du PDS qui l'ont lâché aujourd'hui et qui sont en train de rejoindre d'autres candidats. La crainte, c'est que cette déclaration contribue à désintégrer d'avantage ce parti-là."

Dans un communiqué, le porte-parole du gouvernement sénégalais condamne une "attitude permanente de subversion, d'appel à la violence et à l'insurrection, de provocation, de défiance à l'encontre de la loi et des institutions de la République, entre autres entretenue par Abdoulaye Wade".

Seydou Gueye indique par ailleurs que l'Etat ne tolèrera pas que ses lois et règlements soient bafoués.