Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko a achevé sa mini-tournée ouest-africaine par la Sierra Léone. Il s'est rendu auparavant  en Côte d'Ivoire, puis en Guinée.

Comment expliquer la nouvelle approche diplomatique des nouvelles autorités sénégalaises ? Voici l'analyse de Pape Ibrahima Kane, chercheur sénégalais, spécialiste des questions régionales en Afrique. 

​Pape Ibrahima Kane: Ces visites du Premier ministre sénégalais sont avant tout guidées par le souci des autorités sénégalaises de multiplier la coopération économique avec les États voisins. Parce que la situation économique actuelle du Sénégal est très très difficile et le Premier ministre s'est engagé personnellement à faire redorer à cette économie son blason, en tout cas sa splendeur d'antan.

Il y a comme un partage de responsabilité à la tête de l'exécutif du Sénégal et ses missions sont vraiment destinées à renforcer les relations économiques du pays avec ses voisins immédiats mais aussi avec les pays de l'Afrique de l'Ouest.

DW: Au cours de sa tournée ouest africaine, le Premier ministre Ousmane Sonko a insisté sur l'intégration et affirme que l'isolationnisme n'est pas une option porteuse.Comment l'expliquez-vous?

Pape Ibrahima Kane: La modération dont font preuve les autorités sénégalaises, c'est d'abord quelque chose d' idéologique qui se réclame du panafricanisme.

Elles se réclament d'un souverainisme visant à faire redonner à l'Afrique une position dominante dans les relations internationales. Ce discours d'intégration est celui que toutes les autorités sénégalaises, que ce soit leprésident de la République, le Premier ministre et même tous les ministres essaient de véhiculer dans leurs échanges avec l'extérieur.

De ce point de vue là, c'est une manière aussi de renforcer un type de relation avec certains régimes comme les régimes du Sahel, comme tous les régimes nouveaux en Afrique qui essayent d'avoir un discours souverainiste, d'avoir un discours intégrateur.

Il ne faut quand même pas oublier que la Constitution du Sénégal est l'une des rares constitutions de la région qui envisage même la possibilité pour les autorités d'abandonner une partie de la souveraineté sénégalaise lorsqu'il s'agit d'intégration africaine.