Camouflet pour la CDU
14 mars 2016Les quotidiens allemands commenent largement les pertes essuyées par la CDU, le parti conservateur chrétien démocrate de la chancelière.
A propos du vote en Saxe -Anhalt, dans l'est de la République Fédérale, le Münchner Merkur relève que "les électeurs en colère ont transformé le paysage politique allemand que nous connaissions jusqu'ici en un champ de ruines: le renforcement des extrêmes à gauche avec le parti Die Linke comme à droite avec l'AfD, fait réapparaître le spectre de la République de Weimar. Cette période de trouble en Allemagne, de 1919 à 1933, avait précédé et facilité l'arrivée au pouvoir de la dictature nazie. Et dans le sud, dans le Bade Wurtemberg on assiste a l'effondrement du vieux parti social-démocrate SPD. Quant à la CDU, l'Union chrétienne -démocrate, solide pilier de la politique de l'après guerre, elle est en train de se désagréger, conclut le quotidien de Munich."
"Les pourcentages élevés de vote pour l'AfD, parti avec lequel aucun démocrate ne peut et ne veut gouverner, ont sensiblement bouleversé l'équilibre des forces, relève pour sa part la Frankfurter Rundschau. Cela montre d'une part qu'il existe au sein de la société allemande, un gros potentiel de mécontentement et de colère qui se transforme parfois en xénophobie. Et d'autre part : qu'aucun démocrate au sein des partis politiques établis n'a jusqu'ici trouvé de réponse appropriée à cette désaffection d'une frange non négligeable de l'électorat vis-à-vis du système politique qui caractérisait l'Allemagne jusqu'à ce jour ! "
"Après ce dimanche électoral, il est évident que le slogan de la Chancelière à propos de la crise des migrants et réfugiés : 'Wir schaffen das!' (Nous y arriverons!) est périmé! estime la Mittelbayrische Zeitung. Si Angela Merkel a un plan, alors elle doit encore mieux l'expliquer que jusqu'ici !"
Enfin le quotidien Main -Post relève que cette fois, on ne peut pas reprocher aux électeurs de s'être abstenu. Lors de ces trois élections régionales le taux de participation a été bien plus élevé que d'habitude. Contrairement à ce que l'on déplore souvent, les citoyens ne sont donc pas du tout lassés de la politique. Simplement, on ne plus vraiment présumer de leur vote. Et c'est bon pour une démocratie", conclut le quotidien de Würzburg.
Autre thème : le conflit syrien
die tageszeitung, la taz évoque la recherche d'une issue au conflit syrien et le rôle contesté du président Bachar al Assad lors des négociations de paix.
"Alors qu'un nouveau cycle de pourparlers de paix pour la Syrie a débuté ce lundi Genève, les Etats-Unis et la Russie, de même que le médiateur des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura se sont efforcés jusqu'ici de mettre entre parenthèses le rôle futur de Bachar al Assad afin de ne pas compliquer le processus des négociations. Ils espèrent ainsi trouver un accord entre les parties en conflit pour mettre en place un gouvernement de transition.
Mais si la délégation gouvernementale syrienne à Genève devait exiger que Bachar al Assad fasse partie du gouvernement de transition à mettre en place, alors les négociations pourraient bien échouer, estime le quotidien de Berlin. Car, malgré leurs très nombreux désaccords et controverses, tous les groupes de l'opposition syrienne, islamistes ou laïques, armés ou non, sont unanimes sur un point : à savoir que Bachar al Assad doit se retirer du pouvoir, au plus tard avec l'arrivée d'un gouvernement de transition! "