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La crise s’intensifie entre Alger et Madrid

Tarek Draoui
10 juin 2022

Alger ne décolère plus depuis le soutien de l’Espagne au Maroc dans le dossier du Sahara occidental.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune
Image : Billal Bensalem/NurPhoto/picture alliance

L’Algérie vient de suspendre un traité d’amitié signé avec l’Espagne en 2002. Cette décision est une nouvelle réponse au revirement espagnol sur la question du Sahara occidental.

Madrid a en effet annoncé le 18 mars dernier publiquement son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc à l’Onu pour résoudre le conflit, qui oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.

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Dans la foulée, il y’a d’abord eu le rappel de l’ambassadeur algérien à Madrid. Alger a ensuite demandé à l’Espagne de revenir sur sa position, mais en vain.

A (re)lire également : Sahara occidental : rien ne va plus entre Alger et Madrid

Pour Nourredine Djoudi, ancien diplomate algérien, des actions plus dures de la part d’Alger "étaient prévisibles, dans la mesure où Alger n’a pas eu de réponse. L’Algérie avait demandé des clarifications et au lieu de les obtenir, le gouvernement espagnol s’est lancé dans un processus de justification de sa décision."

Ce mercredi (08.06), l’Algérie a donc fini pour suspendre son traité d’amitié avec l’Espagne.

Calcul risqué pour Madrid ?

La décision est jugée logique par les autorités algériennes, qui reprochent à l’Espagne de compliquer davantage le dossier du Sahara occidental en sa qualité de puissance administrative.

Pour le politologue Abdelkader Soufi, l’Espagne a davantage a perdre dans cette crise.

Selon lui, "il faut comprendre que c’est l’Espagne qui perd au change. Ils perdent sur tous les plans. Pour l’Algérie, les débouchés ne manquent pas. L’Algérie a les moyens de s’en sortir."

A (re)lire également : L’Afrique peut aider l’Europe à abandonner le gaz russe

Une allusion à la forte demande sur le gaz qui met Alger dans de bonne conditions dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Reste que les Européens peuvent jouer la solidarité. Bruxelles a fait part de son inquiétude et demande à Alger de revoir sa position. Pour le moment, le pouvoir algérien n’a pas encore réagi à cet appel.