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Sale temps pour la CPI

Rémy Mallet
17 novembre 2016

Après trois pays africains, la Russie annonce à son tour qu'elle envisage de se retirer de la CPI. La Cour pénale internationale tient actuellement la quinzième assemblée des Etats parties au Statut de Rome.

Image : picture-alliance/dpa/M. Beekman

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Les représentants des 124 États membres de la CPI sont réunis depuis mercredi pour donner des orientations générales pour administrer la Cour. Mais cette quinzième assemblée générale a lieu dans un contexte délétère, suite à l'annonce récente de l'Afrique du Sud, du Burundi et de la Gambie de se retirer du Statut de Rome.

Offense aux victimes 

Certains pays africains accusent notamment la CPI de ne cibler que des Africains. Aymeric Elluin, expert de la justice internationale à Amnesty International estime que se retirer de la CPI est une offense pour les victimes : "C'est un mauvais procès et surtout c'est insulter les victimes. Omar El-Béchir a deux mandats d'arrêts contre lui pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide concernant ce qui s'est passé au Darfour. Quelle insulte pour ces victimes qui aujourd'hui sont mortes pour les atrocités subies, que de dire qu'il y a une chasse à l'homme vis-à-vis des États africains ?"

L'Afrique du Sud avait essuyé les critiques de la CPI en refusant l'an dernier d'arrêter le président El-Béchir, en visite à Johannesburg pour un sommet de l'Union africaine malgré le mandat d'arrêt international pour génocide et crimes de guerre. Les autorités sud-africaines ont rétorqué qu'il bénéficiait d'une immunité due à sa fonction de président de la République.

Ce n'est pas une "chasse" africaine

Selon Pascal Kambale, conseiller et expert en justice internationale à l'ONG Open Society for Africa, la CPI aurait dû mener un dialogue avec l'Afrique du Sud pour trouver un terrain d'entente et régler ce dilemme juridique. Il estime cependant que parler de "chasse" africaine n'est pas raisonnable : "La seule raison que le gouvernement burundais a avancée pour justifier son retrait, c'est de dire que la CPI vise uniquement les Africains. La coïncidence entre ce moment-là et le moment où la CPI annonçait qu'elle avançait dans son examen préliminaire de la situation au Burundi tend à invalider la pertinence de cette justification."

L'Assemblée des Etats parties est l'organe délibératif de la Cour. Elle est composée des pays qui ont ratifié le Statut de Rome. La cour enquête pour l'heure dans dix pays et six personnes sont actuellement en détention.

 

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