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EconomieNiger

Sanctions et spéculation pèsent sur les prix au Niger

18 août 2023

Depuis la fermeture des frontières imposée par la Cédéao, les prix grimpent en flèche. Certains commerçants tirent profit de la situation.

Marché à Niamey
Certains commerçants profitent de la situation pour accroître leurs margesImage : DW

Depuis l'annonce des sanctions par la Cédéao, une forte inflation a été enregistrée sur les céréales, l'huile végétale ou encore d'autres produits de première nécessité. Si les sanctions expliquent cette hausse des prix, celle-ci est aussi aggravée par certains importateurs et commerçants qui entretiennent la pénurie pour augmenter leur chiffre d'affaires.

Ibrahim Kassoum, vendeur de céréales au marché de Katakoz, dans le deuxième arrondissement de Niamey, confirme ces hausses de prix en cascade.

"Dans les magasins, il n'y a que les anciens stocks. Moi, j'ai augmenté (les prix) parce que les autres commerçants ont aussi augmenté les prix des produits. Je voudrais gagner un peu d'argent, surtout que certains produits se font rares sur le marché, comme le riz, l'huile et le mil. Avant, le sac de maïs de 100 kilos se vendait à 18.000 francs CFA, aujourd'hui c'est passé à 38.000 francs CFA."

"Les commerçants doivent avoir pitié de nous" (Hamadou Balkissa)

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"Tout est cher"

Deux fois par semaine, Hamadou Balkissa, détaillante en produits alimentaires, se rend au marché pour se ravitailler en céréales. Elle confirme la flambée des prix, ce qui la force à réduire ses achats avec le budget dont elle dispose : "Avant, avec 50.000 francs CFA, je pouvais acheter un sac de riz, un sac de maïs et des condiments. Mais aujourd'hui, malheureusement, avec la même somme il est difficile de me procurer tous ces produits. Les commerçants doivent avoir pitié de nous, ce n'est pas tout le monde qui a assez d'argent, tout est cher, on ne s'en sort pas vraiment."

Rien ne justifierait pour l'instant cette augmentation des prix, explique Mamane Nouri, président de l'Association des défenseurs des droits des consommateurs, qui réclame une baisse des tarifs : "Dès que la sanction a été annoncée, les commerçants se sont précipités pour augmenter les prix alors qu'il n'y avait même pas de pression fiscale. D'un seul coup, tout a augmenté, surtout le riz et l'huile."

Pas de solution à court terme

Pour lutter contre la spéculation, des brigades de contrôles des prix ont été mises en place par la société civile. Par ailleurs, les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum ont rencontré les principaux importateurs, au lendemain de l'annonce des sanctions de la Cédéao, afin de réduire les effets de celles-ci sur les consommateurs. Une rencontre qui est restée pour l'instant sans résultat.