Sanctions de l'UE contre des colons israéliens et le Hamas
20 mars 2024L'Europe hausse le ton contre les violences des colons en Israël et celles du Hamas. En début de semaine, lundi 18 mars, les ministres des Affaires étrangères des 27 se sont mis d'accord pour sanctionner des colons israéliens extrémistes et violents. Ceux-ci seront notamment interdits de voyage dans l'Union européenne et leurs comptes bancaires seront bloqués, s'ils en ont au sein de l'espace communautaire.
Les personnes visées sont un groupe restreint de personnes, certaines sources parlent de moins d'une dizaine. Des extrémistes israéliens non poursuivis par la justice sur place, malgré des violences recensées les dernières semaines. Des actes qui ont causé la mort de plusieurs Palestiniens en Cisjordanie.
Des sanctions aussi contre le Hamas
Dans le même temps, l'UE va aussi prendre des sanctions contre le mouvement terroriste palestinien du Hamas, après les accusations de violences sexuelles perpétrées à l'encontre d'otages israéliens et israéliennes.
Jusqu'à présent l'Europe n'avait pas réussi à se mettre d'accord sur de telles mesures, la Hongrie bloquant le processus. Cette fois, pas de veto, une unanimité et un accord politique. "Nous avons discuté des sanctions, des sanctions contre le Hamas et nous nous sommes mis d'accord sur des sanctions contre les colons extrémistes", a indiqué Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne. "Un compromis solide a été trouvé et j'espère que cela se poursuivra jusqu'à l'adoption complète prochainement. Mais l'accord politique est là".
D'autres discussions à venir
Un accord politique qui fait suite à des sanctions déjà prises par certains Etats à titre individuel contre les colons les plus radicaux : la France,les Etats-Unis ou le Royaume-Uni. Ainsi, l'UE espère envoyer un message double à Israël : justice doit être rendue, aussi face aux violences côté israélien et une solution au conflit devra être trouvée. Un message de fermeté, même - et c'est inhabituel - dans la voix de la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
"Cette guerre, mais aussi ce conflit dans son ensemble, ne peuvent prendre fin que si nous parvenons à une solution à deux Etats", a insisté la ministre lundi. "C'est pourquoi il est si important pour nous d'affirmer clairement que la construction de colonies, et en particulier la violence des colons radicaux, n'est pas conforme au droit international."
L'Espagne et l'Irlande aimeraient aller encore plus loin et proposent de revoir l'accord d'association entre l'UE et Israël. Un accord qui fixe un cadre aux relations commerciales, culturelles ou scientifiques. Un débat sur la question pourrait être organisé prochainement, selon le chef de la diplomatie européenne, mais plusieurs Etats membres, dont l'Allemagne, devraient s'opposer à tout changement sur le sujet.