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S'autoproclamer vainqueur comme méthode de contestation

20 octobre 2020

L’autoproclamation de Cellou Dalein Diallo en Guinée est une nouvelle illustration d'une méthode de contestation électorale de l'opposition en Afrique.

Plusieurs opposants en Afrique se sont déclaré vainqueur de la présidentielle dans leur pays avant les résultats officiels
Plusieurs opposants en Afrique se sont déclaré vainqueur de la présidentielle dans leur pays avant les résultats officiels

En Guinée, le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo a annoncé hier être le vainqueur dès le premier tour du scrutin présidentiel. L’autoproclamation du leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) est une nouvelle illustration d'une méthode de contestation électorale de l'opposition qui a déjà provoqué de graves crises au Togo, au Gabon, en Côte d'Ivoire ou encore en RDC.

Selon le journaliste camerounais Louis Keumayou, ce n’est qu’une répétition d’une vieille stratégie. 

"Il n'est pas étonnant aujourd'hui, qu'au terme d'une élection sur le continent africain le chef de file de l'opposition déclare qu'il est le vainqueur. On l’a déjà vu dans plusieurs pays", rappelle-t-il.

Louis Keumayou "C’est assez dangereux de s'autoproclamer vainqueur d'une élection"

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En effet, plusieurs opposants africains ont déclaré avoir gagné des élections avant même que les résultats soient publiés par les instances habilitées.

On peut notamment citer l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara, l’ancien président de la commission de l’Union africaine Jean Ping, le Camerounais Maurice Kamto, les Congolais Étienne Tshisekedi et Martin Fayulu ou les Tchadiens Ngarledji Yorongar et Saleh Kebzabo.

Plus récemment au Togo, l’ancien premier ministre Agbéyomé Kodjo avait contesté les résultats officiels de la présidentielle de février dernier en estimant l’avoir emporté.

"Je pense que c'est assez dangereux actuellement de s'autoproclamer vainqueur d'une élection, alors qu’on n’a pas tous les éléments pour apprécier le processus et dire qui en est sorti vainqueur ou pas", déplore Louis Keumayou.

Culture de l’affrontement

Le politologue Jean-François Akandji-Kombé déplore pour sa part cette culture politique de l’affrontement et le détournement des institutions de l’Etat.

Jean-François Akandji-Kombé : "Ceux qui sont au pouvoir maitrisent les institutions qui gouvernent les élections"

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"On aimerait bien évoluer vers des mœurs plus apaisées et vers un respect des institutions. Mais lorsque vous posez cette question aux opposants, ils vous diront : mais quelles institutions et quelle est l'impartialité de ces institutions ? Il y a un problème à la base qui débouche sur un acte qui n'est pas souhaitable. Ceux qui sont au pouvoir s'organisent toujours pour avoir la maitrise des institutions qui gouvernent les élections, avant tout les commissions électorales indépendantes et la Cour constitutionnelle. C'est ça, la racine du mal."

En Guinée, cette contestation risque comme ailleurs d’exacerber la frustration pourrait inciter des militants à la violence.

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