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Savoir résister

Christophe Lascombes30 janvier 2013

Outre la politique étrangère, la presse allemande revient aujourd'hui sur la journée de commémoration des victimes de l'Holocauste, ainsi que sur les conséquences funestes du stress au travail sur la société allemande.

La mémoire de l'Holocauste ne doit pas s'effacerImage : picture-alliance/dpa

Notre pays est malade, titre die Welt. Notre monde tourne toujours plus vite. Le surmenage ne cesse de prendre de l'ampleur. Bientôt, celui qui affirmera aller bien, être en bonne santé, voire être heureux, s'attirera la méfiance de ses congénères. La montée en flèche des cas recensés d'enfants hyperactifs placés sous thérapie médicamenteuse ne peut s'expliquer que par cette exigence partout présente de fonctionner envers et contre tout. Belle société que cette société-là !

Avec 59 millions de jours d'absence causés par des maladies psychiques, l'économie allemande souffre massivement du stress au travail, explique de son côté la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Apparemment, le monde moderne du travail est trop exigeant. La société allemande doit accepter cette nouvelle donne et s'adapter en conséquence. C'est aux patrons et aux syndicats de trouver ensemble le juste équilibre entre l'exigence légitime de performances et leur reconnaissance.

Le stress de nos sociétés modernes ne frappe pas seulement les adultes, mais aussi les enfantsImage : Fotolia/Nicole Effinger

C'est dans ce contexte que s'inscrit le rapport annuel du médiateur auprès des armées, estime la Süddeutsche Zeitung. Il révèle le problème structurel de la Bundeswehr : mise en concurrence avec les autres employeurs, l'armée ouest-allemande doit se montrer plus souple pour permettre de conjuguer plus facilement vie de famille et carrière militaire. Sinon, le potentiel de futurs candidats risque de baisser à un niveau dramatique, mettant ainsi en cause l'existence même de l'armée.

Le quotidien de Munich revient également dans ses colonnes sur Inge Deutschkron, survivante de l'Holocauste, qui prononce aujourd'hui un discours devant le Bundestag, en cette journée de commémoration des victimes du nazisme. Elle veut rendre hommage à ce que l'on appelle aujourd'hui les « héros silencieux », ces Allemands non-Juifs, dont on ne parle pas, mais qui ont permis à plus de 1 700 Juifs berlinois par exemple de survivre à la barbarie nazie.

Une survivante de l'Holocauste rend hommage aux « héros silencieux » Image : dapd

Ce qui fait dire à die tageszeitung : ces héros silencieux, prêtres ou prostitués, riches ou pauvres sont considérés comme des modèles. Pourtant, ces modèles étaient des citoyens non conformistes pour leur époque. Aujourd'hui, il en va de même : un comportement socialement non conforme entraîne souvent l'exclusion. Aujourd'hui, on risque plus souvent la prison qu'une décoration lorsqu'on appelle à résister à une manifestation de néonazis, comme le démontre le cas récent d'un jeune honmne de Dresde, condamné à 22 mois de détention pour cela, regrette le quotidien de Berlin.