Schröder fait l'objet de défiance
30 juin 2005On se demande toujours comment le chancelier veut convaincre la majorité parlementaire de le désavouer sans pour autant se disqualifier en tant que candidat pour les élections anticipées, affirme la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Après les innombrables raisons qu’il a déja invoquées avec Franz Müntefering, le chef du groupe parlementaire SPD, ce sera difficile de créer la surprise. Le gouvernement, tel qu’il se présente actuellement, est mort: Schröder devra surtout en persuader le Président de la république.
La Süddeutsche Zeitung note, elle, que les informations selon lesquelles le chancelier se serait amusé de voir certains de ses plus grands détracteurs devenir ses plus grands supporteurs, n’ont pas été démenties. La question de confiance a donc sa réponse, mais dans le mauvais sens, continue le journal: Schröder doute de ses députés. Or dans la constitution c’est le contraire qui est requis.
L’appel à l’abstention, que Franz Müntefering réfute avoir lancé, provoque un tumulte au sein du groupe SPD. Selon la Frankfurter Rundschau, cette stratégie n’avait pas fait l’objet d’une mise au point entre le chancelier et le numéro un du parti - par manque de temps et de clairvoyance. En effet les députés se rendent compte qu’on les pousse à une action qui risque de leur coûter leur mandat prématurément. L’élite des verts en est désormais à qualifier les élections anticipées d’idée de comptoir… et une partie du groupe SPD n’en pense pas moins, conclut le journal.
Pour le quotidien Die Welt un gouvernement, abandonné au moment crucial par une majorité qu’il a toujours pu rassembler auparavant, n’est pas très convaincant. Il ne peut que très difficilement faire avaler la couleuvre selon laquelle il serait politiquement bloqué et donc remplirait les conditions requises pour poser la question de confiance. Un chancelier devant organiser un désaveu avec autant efforts, peut craindre qu’on le soupçonne de jouer la comédie.