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Scrutin présidentiel serré en Sierra Leone

7 mars 2018

Le candidat du parti au pouvoir n'est pas assuré de remporter le scrutin présidentiel. Seize candidats sont en lice pour cette quatrième élection présidentielle depuis la fin de la guerre civile qui a ravagé le pays.

Wahlen in Sierra Leone  2018
Image : DW/A.-B. Jalloh

Scrutin présidentiel serré en Sierra Leone

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Après deux mandats consécutifs, le président sortant, Ernest Bai Koroma, n’est pas candidat à sa propre succession. Il a choisi  son ministre des Affaires étrangères, Samura Kamara, pour lui succéder. Mais celui-ci n'a pas le soutien de l'ensemble du parti au pouvoir, l’APC, le Congrès de tout le peuple.

Selon diverses sources, en dépit de quelques retards signalés dans certains bureaux de vote, le scrutin s’est déroulé dans le calme. Déjà pendant la campagne électorale les observateurs déployés s’étaient félicités du climat apaisé qui a prévalu. "Je vote pour mon président parce qu'il est notre chef, il va nous sortir des souffrances. Je veux voir le changement dans ce pays", a confié Mariama Sheriff, une électrice, à  l'envoyé spécial sur place de la DW, Abu-Bakarr Jalloh.


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En théorie, le candidat du parti au pouvoir aurait toutes les chances de l’emporter. Mais Samura Kamara n’aurait pas le soutien de sa formation politique, l’APC, le Congrès de tout le peuple. Ce qui pourrait le fragiliser, comme ce fut le cas au Libéria. Selon le  journaliste Louis Keumayou,"comparaison n’est certes pas raison, mais quand on regarde l’histoire récente du Libéria et celle de la Sierra Leone, il y a beaucoup de similitudes. Le président sortant a choisi un candidat. Mais, à la différence du Libéria, le candidat en question n’est pas soutenu par le parti. Et donc, il est fort possible qu’avec ce choix, le candidat de la majorité sortante perde l’élection. Il y a de fortes chances qu’un candidat de l’opposition l’emporte."

Après avoir brièvement dirigé le pays, à la faveur d‘un coup d’Etat en 1996,  le leader du principal parti d’opposition ne compte donc pas faire de la figuration. Juliuas Maada Bio, candidat de la Grande Coalition Nationale (NGC), battu en 2012 par Ernest Bai Koroma, le président sortant, compte bien, cette fois-ci, prendre sa revanche.

Les ovnis politiques

Deux autres candidats risqueraient de faire de l’ombre aux deux principaux candidats. Il s’agit de l’ancien directeur général de l’ONUDI, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel,  Kandeh Yumkella. Celui-ci est un dissident du SLPP, le Parti du Peuple de Sierra Leone, dirigé par Juliuas Maada Bio. Sans oublier, l’ancien vice-président, Samuel Sam-Sumana, qui a quitté le parti au pouvoir.


Même si les deux candidats précités n’ont pas de réelles chances de l’emporter, ils pourraient jouer les trouble-fêtes dans les bastions de Samura Kamara et Juliuas Maada Bio.

Bilan mitigé

Le bilan du président sortant n’est pas reluisant selon ses opposants. S’il est parvenu à attirer des investisseurs, l’économie de la Sierra Leone reste exsangue, après la guerre civile meurtrière qui a déchiré le pays entre 1991 et 2002. La corruption est endémique, et les conséquences de l’épidémie d’Ebola (2014-206), restent encore vivaces dans les esprits.

Par ailleurs, comme c’est le cas dans beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne, la Sierra Leone est minée par des divisions éthiques et communautaires.

Après deux mandats consécutifs, le président sortant, Ernest Bai Koroma, n’est pas candidat à sa propre succession. Image : T. Charlier/AFP/Getty Images

Et pour  parer à toute implosion de violence,  le gouvernement a interdit la circulation des véhicules privés le jour du vote. Cette mesure a été critiquée par l'opposition qui l’a assimilé à  une tentative de réduire la participation de ses électeurs. Les 3,1 millions d’électeurs étaient également appelés à prendre part au scrutin législatif et communal, afin de renouveler leur parlement et à choisir leur maire.

Des observateurs de l'Union africaine, de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest et du Commonwealth ont été déployés dans tout le pays, pour veiller à la régularité du triple scrutin, présidentiel, législatif et communal.

 

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