La satisfaction des Allemands dans leur vie s'est stabilisée à un niveau élevé. C'est ce qui ressort du nouvel "Atlas du bonheur", une étude régulière sur le moral de la population en Allemagne. Selon cette étude, près de la moitié des personnes interrogées (48 %) se déclarent très satisfaites de leur vie, un chiffre qui n'avait plus été atteint depuis l'année record 2019, avant la pandémie de Covid-19. Un plateau de satisfaction a été atteint, explique Bernd Raffelhüschen, directeur scientifique de l'"Atlas du bonheur" et professeur à l'université de Fribourg. 

Sur une échelle allant de 0 (pas du tout satisfait) à 10 (entièrement satisfait), les personnes interrogées évaluent leur satisfaction moyenne à l'égard de leurs conditions de vie à 7,09 points en moyenne, contre 7,06 en 2024. "La reprise après la pandémie est terminée", constate Bernd Raffelhüschen. 

Le fossé entre riches et pauvres se creuse 

Cependant, les préoccupations financières croissantes contrastent avec le plaisir accru tiré du travail, de la famille et des loisirs. La satisfaction à l'égard des revenus a baissé de 0,21 point par rapport à l'année précédente, pour atteindre une valeur de 6,60 points. "Il est particulièrement frappant de constater que cette baisse concerne exclusivement les groupes à faibles revenus", indique le rapport. Le fossé subjectif entre riches et pauvres s'est sensiblement creusé. 

La satisfaction moyenne à l'égard des loisirs (7,20 points) est globalement inférieure à celle des années 2010. Cela s'explique par la hausse des prix des activités de loisirs, le "temps perdu" sur les réseaux sociaux et la diminution des rencontres personnelles avec les amis et les connaissances. Les personnes âgées (61 à 74 ans) se montrent également moins satisfaites que dans les années 2010. Elles citent comme principales raisons l'inflation et la solitude croissante. 

La colère augmente 

L'enquête a également révélé que les Allemands deviennent plus émotifs. Ils sont de plus en plus nombreux à déclarer ressentir "souvent" ou "très souvent" de la colère, de la peur ou du bonheur. 

30 % des participants se sentent souvent ou très souvent irrités. Ce sont 8% de plus qu'il y a deux ans. Selon l'enquête, les émotions négatives sont désormais plus fréquentes. 

Selon l'étude, les différences entre les Etats-régions s'amenuisent. “Les Etats-régions en tête stagnent, tandis que ceux jusqu'ici plus faibles rattrapent leur retard", indique-t-elle. C'est dans la ville-Etat de Hambourg que vivent à nouveau les personnes les plus heureuses. 

13 905 personnes âgées de 16 ans et plus ont été interrogées sur leur satisfaction générale à l'égard de leur vie entre juillet 2024 et juin 2025 par l'institut pour la démoscopie à Allensbach. En juin 2025, l'institut d'études de marché et de recherche sociale Ipsos a interrogé 5 148 citoyens âgés de 18 ans et plus sur les domaines de la vie tels que le travail, les revenus, la famille et les loisirs. Selon les instituts, les résultats sont représentatifs de ces groupes de population.