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"Ousmane Sonko mène une bataille contre la montre"

14 décembre 2023

La justice sénégalaise a demandé la réinscription d'Ousmane Sonko sur les listes électorales. Mais les délais sont courts pour sa candidature à la présidentielle.

L'opposant Ousmane Sonko au cours d'un meeting à Dakar (08.06.22)
Pour l'opposant Ousmane Sonko, la voie vers la présidentielle n'est pas totalement dégagéeImage : Seyllou/AFP

La justice ouvre la voie à une possible candidature de l’opposant Ousmane Sonko à l’élection présidentielle de l’an prochain. Un juge a ordonné ce jeudi la réinscription de l’opposant emprisonné sur les listes électorales, confirmant une décision du tribunal de Ziguinchor cassée par la Cour suprême il y a un mois.

"Ousmane Sonko peut demander des fiches de parrainage. Il peut à nouveau saisir la Cour suprême lorsque ses droits sont violés", a indiqué à la DW Maurice Soudieck Dione, professeur agrégé de sciences politiques à l'université Gaston Berger de Saint-Louis. Selon le politologue, la décision rendue par le tribunal de Ziguinchor aurait déjà dû être exécutée. Malgré cette décision, le camp Sonko s'est vu refuser les fiches de parrainage par l'administration. "La loi lui prescrit d'accepter depuis la première décision de Ziguinchor", explique Maurice Soudieck Dione. 

Une victoire de tout le Sénégal

Les soutiens de l’opposant ont certes salué la décision de la justice sénégalaise.

"Cette décision n'est pas une victoire d'Ousmane mais celle de tout le Sénégal. Elle va permettre de réconcilier le peuple avec la justice", s'est réjoui l'un d'entre eux, Ibrahima Massaly. Un autre militant, Younouss Wagué, agent immobilier, se disait déjà prêt à mener campagne pour son leader qu'il voit comme favori à la présidentielle.

Ecoutez l'analyse de Mamadou Albert Sy

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Mais cette décision pourrait avoir peu de conséquences, à moins de deux semaines de la fin du dépôt des dossiers pour la présidentielle.

Selon l’analyste politique Mamadou Albert Sy, rien n’empêche la réintégration de l’opposant sur les listes électorales. "La difficulté est de savoir si l’administration, la direction des élections, va s’opposer à la décision de justice", indique l’analyste à la DW.  Il ajoute qu’"Ousmane Sonko mène une bataille contre la montre".

Bataille de procédures

L’Etat sénégalais a dit qu’il fait appel de cette décision de la justice sénégalaise. Du côté des avocats de l’opposant, on estime que le recours de l’Etat n’est pas suspensif et que la décision doit être immédiatement exécutée. 

Le professeur Maurice Soudieck Dione entrevoit "une bataille de procédures, une bataille juridique" après cette décision de justice. 
Il constate que le processus judiciaire s'allonge et ceci pourrait remettre en cause la participation d'Ousmane Sonko à l'élection présidentielle de 2024. 

"Ousmane Sonko peut être candidat, c'est au niveau du Conseil constitutionnel que se trouve la contrainte majeure, parce qu'il est en prison", affirme l'analyste Mamadou Albert Sy. 

Ousmane Sonko a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de se présenter au procès, il a été condamné par contumace.

L'opposant, emprisonné depuis fin juillet sous d'autres chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l'Etat, dénonce ces affaires et les autres dans lesquelles il a été mis en cause comme des complots visant à l'écarter de la présidentielle. Son parti a été officiellement dissous.
 

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