La coalition au pouvoir ne veut pas perdre de temps après le renoncement de Macky Sall. La presse sénégalaise indique ce mercredi qu’une rencontre doit avoir lieu ce soir entre Macky Sall et des membres du parti politique qu’il préside, l’APR.

Officiellement, on ne connaît pas les raisons de cette réunion mais nul doute que la recherche du candidat de la majorité sera au menu. Un nom revient avec insistance : l’actuel Premier ministre Amadou Ba.

Autre nom qui circule : le président du Conseil économique et social, Abdoulaye Daouda Diallo. Sans oublier le président du Parlement, Amadou Mame Diop. Ce proche du président Macky Sall avait été préféré à Aminata Touré pour le perchoir du Parlement.

Reconfiguration du jeu politique

Babacar Ndiaye, directeur de la recherche au cercle de réflexion Wathi, basé au Sénégal, explique à la DW qu'"il est évident que la décision du président Macky Sall va avoir pour conséquence une nouvelle reconfiguration du jeu politique, tout d’abord dans sa coalition."

L’opposition, elle, doit faire face à une multitude de candidatures. 

L’opposant et ancien député Thierno Bocum "décompte à peu près une vingtaine de candidatures. Le pouvoir n’aura pas les mêmes chances que si Macky Sall était candidat. Ce qui donne beaucoup d’avantages aux candidats de l’opposition".

Outre les anciens Premiers ministres Idrissa Seck et Aminata Touré, devenus récemment opposants au pouvoir de Macky Sall, Karim Wade et Khalifa Sall ne cachent pas leur intention d’être dans la course.

Le sort d’Ousmane Sonko

Ces deux derniers doivent d’abord compter sur une modification de la loi électorale pour espérer succéder à Macky Sall et aussi sur une condamnation définitive du principal opposant, Ousmane Sonko.

"Il ne faut pas aller trop vite en besogne pour éliminer un candidat comme Ousmane Sonko. Je pense que le dialogue est toujours en cours. Il y a des possibilités qu’il soit dans le jeu", indique cependant Ibrahima Aïdara est le directeur exécutif adjoint de l’ONG Osiwa basé à Dakar.

Pour l’heure, l’opposition écarte toute absence à la présidentielle du président du Pastef, de fait assigné en ce moment à résidence. Pour elle, le renoncement de Macky Sall serait un "épiphénomène". Elle appelle le pouvoir à résoudre une autre équation : la candidature de l’opposant Ousmane Sonko.