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Liberté de la presseSénégal

Sénégal : " libérez Pape Alé Niang ! "

Robert Adé
18 novembre 2022

Les appels à la libération du journaliste Pape Alé Niang se multiplient au Sénégal. Une marche est prévue ce vendredi à Dakar.

Senegal Justiz l Protest von Unterstützern von Sonkoin Dakar
Image : REUTERS

La Coordination des associations de presse pour la libération de Pape Alé Niang ne fera pas chemin seule. Elle est désormais soutenue par les organisations de la société civile et de défense des droits humains.

"Je voudrais vous assurer simplement que cette jonction qui sera faite entre la société civile de façon générale, mais en particulier, les militants des droits de l’Homme, avec la presse, les journalistes, constitue ce que nous appelons la famille des défenseurs. Nous allons user de nos réseaux sur le plan international. Nous avons déjà alerté. Mais tant que Pape Alé Niang ne sera pas libéré, sachez que ce combat sera le nôtre, sera le vôtre mais comme on l’a dit, c’est un combat qui doit être celui du peuple sénégalais dans son entièreté", explique Maitre Assane Dioma Ndiaye, avocat inscrit au Barreau du Sénégal, défenseur des droits de l’’Homme.

Selon les syndicats de la presse, les autorités reprochent à Pape Alé Niang d'avoir diffusé des messages confidentiels sur le dispositif sécuritaire autour de l'interrogatoire de l'opposant Ousmane SonkoImage : FRANCIS KOKOROKO/REUTERS

"Le combat de la liberté de la presse"

Pape Alé Niang, en sa qualité de journaliste d’investigation, ne méritait pas d’être arrêté pour ce qu’on lui reproche a fait observer le coordonnateur du Forum social au Sénégal. Pour Mamadou Mignane Diouf, ce combat est bien le combat de la liberté de la presse, de la liberté d’opinion et  de la bonne gouvernance.

"Les chefs d’Etat africains doivent apprendre à adopter dans leur gestion, dans leur mandat, une gouvernance qui permet à ce que l’opinion ne puisse pas avoir de doute sur ce qui se fait de bon dans la mission qu’elle lui aurait confiée. Si c’est le cas contraire maintenant, il faudra admettre que oui, les hommes et les femmes dans la presse peuvent avoir le droit d’analyser l’action de gouvernance, et de divulguer des informations qui ne sont pas encore mises à la portée des populations".

Le Sénégal figure à la 73e place sur 180 de l'édition 2022 du classement mondial de la liberté de la presse selon RSF.Image : Christoph Hardt/Future Image/IMAGO

Des mois de tensions

Ce vendredi, les acteurs des médias et les organisations de la société civile, organisent une marche pacifique à Dakar, pour dire non à l’arbitraire et aux tentatives de musellement de la presse. 

Patron du site Dakar Matin, Pape Alé Niang a été arrêté le 6 novembre avant d'être inculpé mercredi pour "divulgation d'informations non rendues publiques par l'autorité compétente de nature à nuire à la Défense nationale", "recel de documents administratifs et militaires" et "diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques", et incarcéré.

Selon les syndicats de la presse au Sénégal, les autorités reprochent à Pape Alé Niang d'avoir diffusé des messages confidentiels sur le dispositif sécuritaire à mettre en place pour la comparution de Ousmane Sonko devant le juge, et d'avoir appelé à descendre dans la rue.

L'affaire Sonko est source de tensions depuis des mois au Sénégal. M. Sonko a été inculpé pour viols et menaces de mort et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021, sur plainte d'une employée d'un salon de beauté où il allait se faire masser. Il dénonce un complot du pouvoir pour torpiller sa candidature à la présidentielle de 2024.

 

Robert Adé Correspondant au Sénégal pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais