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Serguei Lavrov boude les réunions du G20 à Bali

Marco Wolter | Avec agences
8 juillet 2022

Présent malgré la guerre en Ukraine, le chef de la diplomatie russe a claqué la porte de plusieurs sessions avec ses homologues.

Serguei Lavrov au G20 de Bali
Image : Stefani Reynolds/AP Photo/picture alliance

"Pourquoi avez-vous démarré cette guerre ?" ont lancé plusieurs journalistes à l’arrivée de Sergueï Lavrov sur le tapis rouge du G20 des ministres des Affaires étrangères à Bali. La guerre en Ukraine a dominé ce sommet. Par souci de neutralité, l’Indonésie, pays hôte, a appelé à la fin du conflit et fait venir les chefs de la diplomatie ukrainien mais aussi russe.

La présence du chef de la diplomatie russe à ce sommet est pour le moins contestée, notamment par les pays du G7, dont l’Allemagne assure la présidence. Cette fois, il n’y aura pas de photo de famille comme le veut la tradition.

"Nous participons à une conférence internationale où je ne peux pas me tenir tout sourire à côté de quelqu’un qui est en train de bombarder l’Ukraine, qui attaque des enfants et des civils sans état d’âme. C’est pour cela qu’il n’y aura pas de photo de groupe à ce G20", explique Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères

Serguei Lavrov estime que le boycott de la Russie au G20 par les Occidentaux n'a pas fonctionnéImage : Getty Images

Même son de cloche du côté du secrétaire d’Etat américain. Pour Anthony Blinken. "ce que nous avons déjà entendu aujourd'hui est un important chœur du monde entier, pas seulement des Etats-Unis, pour que l'agression russe cesse."

Antony Blinken a refusé de rencontrer en tête à tête son homologue russe.

Lavrov dénonce une "russophobie"

Sergueï Lavrov a sèchement réagi. "Ce n'est pas nous qui avons coupé tout contact, ce sont les États-Unis", a-t-il répondu. "Et nous ne courons après personne pour proposer des rencontres. S'ils ne veulent pas parler, c'est leur choix."

Pour Sergueï Lavrov, les pays occidentaux détournent les objectifs du G20 : "Il n'y a que de la russophobie enragée, au lieu de trouver un terrain d'entente indispensable sur les questions clés de l'économie et des finances mondiales, pour lesquelles le G20 a été créé."

Annalena Baerbock a fustigé l'invasion de l'Ukraine lors de son intervention au G20Image : Dita Alangkara/AFP/Getty Images

Reste qu’au-delà des rencontres bilatérales, le chef de la diplomatie russe a lui-même quitté plusieurs fois la session plénière, notamment quand la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a critiqué Moscou.

Pour cette dernière, "le fait que le ministre russe des Affaires étrangères ait passé une grande partie des négociations non pas dans la salle, mais en dehors de la salle, souligne qu'il n'y a actuellement pas un millimètre de volonté de dialogue de la part du gouvernement russe."

Cette réunion est censée préparer le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du G20 prévu à Bali en novembre prochain.