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Les priorités de Sidi Ould Tah, président élu de la BAD

30 mai 2025

Élu jeudi pour succéder à Akinwumi Adesina, Sidi oul Tah va tenter d'industrialiser le continent et d'améliorer la qualité de vie des populations.

 Sidi Ould Tah à Abidjan le 29 mai 2025
Sidi ould Tah va tenter d’aider à la construction des infrastructures nécessaires à l’industrialisation de l’AfriqueImage : Issouf Sanogo/AFP

Il n'aura fallu que trois tours de scrutin pour que M. Tah l'emporte, avec 76,18% des voix, devançant largement son rival zambien Samuel Munzele Maimbo qui a recueilli 20,26%. Le Sénégalais Amadou Hott termine troisième avec 3,55% des voix. Cinq candidats étaient en lice pour l'élection de jeudi, dans la capitale économique ivoirienne où se trouve le siège de l'institution.

Pour remporter l'élection qui se déroulait à Abidjan, siège de l'institution, il fallait obtenir une double majorité: celle des votes de tous les pays membres mais aussi celle des pays africains.  Et sur ce terrain, M. Tah a obtenu un score fleuve avec 72,37% des suffrages africains. 

A 60 ans, cet économiste et homme politique mauritanien, polyglotte, à la fois francophone, anglophone et arabophone, devient le neuvième président de la Banque africaine de développement (BAD), succédant au Nigérian Akinwumi Adesina.

"Je voudrais d'abord remercier l'Afrique pour la confiance. Je vous remercie pour cette confiance dont je mesure la responsabilité et le devoir qui l'accompagne", a déclaré M. Tah, à l'issue de son élection.

Le nouveau président de l'institution va être immédiatement confronté à un environnement économique international chamboulé, notamment par les annonces de l'administration Trump.

Outre les droits de douane, certaines décisions affectent directement la BAD puisque les Etats-Unis veulent supprimer leur contribution d'un demi-milliard de dollars au fonds de la banque, destiné aux pays à faible revenu du continent.

La Banque africaine de développement (BAD) se trouve dans un contexte international tendu et alors que la mobilisation des ressources devient un impératifImage : DW

Les priorités de la BAD

Fondée en 1964, la BAD qui compte 81 pays membres, dont 54 africains, est l'une des grandes banques multilatérales de développement.

Ses ressources proviennent notamment des souscriptions des pays membres, des emprunts effectués sur les marchés internationaux ainsi que des remboursements et revenus des prêts.

 A la tête de ce prestigieux poste d'une institution qui s'est imposée au niveau international, M. Tah devrait mettre à profit ses dix années à la tête d'une autre institution multilatérale, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea).

Il devrait toutefois rester dans la continuité des "High 5", les cinq priorités établies par le président sortant: éclairer, nourrir, industrialiser, intégrer et améliorer la qualité de vie des populations. 

"Je suis fier de l'héritage que je laisse derrière moi. Nous avons construit une institution financière de classe mondiale qui va continuer à faire progresser la position de l'Afrique dans un environnement mondial qui évolue rapidement", a déclaré M. Adesina, mardi, précisant que 565 millions de personnes en Afrique ont bénéficié de projets de la BAD ces dix dernières années.

La banque a, par exemple, aidé à la construction de la plus grande station d'épuration d'Afrique, à Gabal el Asfar en Egypte, contribué à la réalisation d'un pont entre Sénégal et Gambie, à l'extension du port de Lomé au Togo, ou encore à des projets d'assainissement au Lesotho et d'accès à l'électricité au Kenya.

Pendant les dix ans de gouvernance de l'homme au noeud papillon, le capital souscrit de l'institution a par ailleurs triplé, passant de 93 à 318 milliards de dollars.