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Singes clonés : la famille scientifique prudente

25 janvier 2018

Des chercheurs chinois ont réussi à faire naître deux primates par un système de clonage. Un bon pas en avant mais des scientifiques redoutent une escalade vers le clonage humain qui irait contre les principes éthiques.

China geklonte Affen | PK
Image : picture-alliance/Photoshot/Zhang Yuwei

"Que cette étude ne serve pas au clonage humain" (S. Treue)

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Des chercheurs chinois ont réussi à faire naître deux primates par un système de clonage. Deux singes qui seraient génétiquement identiques et en bonne santé. Cette réussite prouve que l'on peut pratiquer des expériences sans manipuler directement des cellules humaines et en utilisant beaucoup moins d'animaux. Une avancée certes mais certains scientifiques se veulent prudents à cause du risque de transposition de la même technique à l'espèce humaine.

Les deux singes clonés s'appellent Zhong Zhong et Hua Hua et sont âgés respectivement de huit et six semaines. D'après l'expert chinois Sun Qiang de l'académie des sciences en Chine, l'équipe de scientifiques a pratiqué en 2016 "des transplantations sur 21 singes dont six sont tombés enceintes. Deux cobayes qui portaient un fœtus sans le cœur ont avorté et deux autres ont juste eu un sac de gestation. C'est seulement chez les deux restants que le fœtus et le cœur fœtal étaient présents."

Les chercheurs ont alors jalousement pris soin des singes donneurs "dans l'espoir d'avoir des nouveau-nés" explique Sun Qiang. "Heureusement, ils sont nés fin 2017 et très bien portants" se réjouit-il lors d'une présentation sur les résultats de la recherche.

 

Dolly, la première brebis clonéeImage : picture-alliance/AP

La méthode Dolly

Il y a plus de vingt ans, le même système a été utilisé pour obtenir un bébé brebis appelé Dolly, d'où l'appellation "méthode Dolly". Mais c'est la première fois que des scientifiques réussissent à reproduire des primates. Un bon point parce que les primates, plus proches de l'homme, présentent une aptitude pour ce genre de recherches.

Et il y a un autre point positif. Pour le chercheur allemand Stefan Treue par exemple, "l'étude dont les résultats viennent d'être publiés pourrait servir de base pour d'autres recherches visant à savoir comment se manifestent des maladies ou comment agissent des vaccins."

 

Image : picture-alliance/Photoshot/Jin Liwang

Respecter l'éthique

En clair, l'étude montre qu'il y a la possibilité d'utiliser beaucoup moins de "vrais animaux" pour des expérimentations - ce qui soulevait des problèmes d'éthique - les cobayes ici étant issus d'un clonage. Mais il ne faut pas se taire. Stefan Treue insiste sur le constat que "chaque technique que l'on découvre est exposée à l'abus".

L'expert recommande que l'humanité ne se contente pas "de la simple interdiction par la communauté scientifique mondiale qui ne serait pas efficace de toute façon. Je pense que nous devons mener la discussion éthique et veiller à ce que cette étude ne conduise pas à un clonage humain", conclut-il.

Les experts chinois auteurs de la présente étude ne contestent pas le risque et disent ne pas poursuivre un tel objectif.

 

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