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Situation volatile à Bangui après des attaques rebelles

Jean-Fernand Koena
13 janvier 2021

La psychose gagne les habitants de la capitale mais le gouvernement affirme qu’il contrôle la situation. Les opérations de ratissage se poursuivent après les attaques des groupes armés.

Des rebelles ont été repoussés ce mercredi 13 janvier 2021 à Bangui par les forces centrafricaines avec l'appui de la Minusca.
Image : Service de presse et de la communication du Premier ministre

Un calme précaire règne à Bangui après l'attaque des rebelles de la CPC contre Bangui. La Minusca a confirmé la mort d'un casque bleu dans ces combats. Des combats qui ont d’ailleurs repris cet après-midi dans le quartier PK12, situé au nord de la ville.

Déjà tôt le matin, des affrontements ont eu lieu à la sortie nord et sud de la capitale centrafricaine. Les combats ont opposé pendant des heures les rebelles de la CPC et les forces loyalistes qui ont bénéficié de l'appui de la Minusca (la Mission de l'ONU) mais aussi des soldats russes et rwandais.

Mais si les rebelles ont été bloqués en périphérie de la ville, de nouveaux combats ont repris dans l'après-midi dans le quartier PK12, situé dans le nord de la ville. Ce qui prouve que les rebelles sont entrés dans Bangui.

Les Banguissois ne cachent pas leur peur.

"Ce matin à cinq heures nous avons entendu les détonations des armes et nous nous nous sommes dit : Qu’est-ce qui se passe dans notre pays ? Les rebelles ont pris la ville… Nous nous demandions qu'allons-nous devenir... On avait peur…", a confié un habitant de Bangui.

"Les tirs de ce matin ont paralysé la ville et cela ne m'a pas fait du bien" (Banguissois)

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Pour un autre Banguissois, tout le monde avait peur : "Parce qu'on ne savait pas ce qui se passait et jusqu'à présent on ne sait pas ce qui se passe concrètement. Mais on a appris que ce sont les rebelles qui ont pris le contrôle de la sortie nord et sud de Bangui. Nous ne savons pas quoi faire et la peur nous a gagné tous à la maison."

"Les tirs de ce matin ont paralysé la ville et cela ne m'a pas fait du bien. Ceux qui sont malades ne peuvent pas se rendre à l'hôpital et parmi eux il y a des enfants", s'est plaint un père de famille. 

Les autorités rassurent

Si l’issue des combats reste indécise, le gouvernement s’efforce de se montrer rassurant. Le général Henri Wanzet Linguissara, ministre de la Sécurité publique, affirme ainsi que la situation est sous contrôle.

"Ces bandits depuis quelques jours distillent des messages selon lesquels ils vont venir prendre le pouvoir. Ils ont attaqué nos unités. Grâce à la bravoure de nos forces de défense et de sécurité, de la Minusca et des partenaires bilatéraux, ils ont été repoussés. Je viens vous dire de rester vigilent, de passer à tout moment comme vous le faites si bien des informations aux forces de sécurité intérieure pour nous permettre de traquer ces bandits jusqu'à les anéantir", a déclaré le général Henri Wanzet Linguissara. 

La CPC menace depuis un mois de marcher sur Bangui. Bloquée au niveau des verrous stratégiques de la ville, l'attaque de Bangui sonne comme l'échec des tentatives de dialogues entre le pouvoir et les rebelles.