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Le sommet des Amériques compromis dès son lancement

Avec agences
7 juin 2022

Le souhait de la Maison-Blanche d'arriver à un accord migratoire au niveau continental pourrait ne pas voir le jour.

Affiche annonçant le sommet des Amériques
Le Sommet des Amériques s'est ouvert lundi à Los AngelesImage : Mike Blake/REUTERS

Ce devait être un sommet avec de grandes annonces, notamment sur les migrations, sujet au cœur des réunions. Une rencontre signe aussi de rapprochement entre l'Amérique latine et les Etats-Unis. Mais, à peine débuté, le Sommet des Amériques entre les Etats-Unis et l'Amérique latine est compromis. De nombreux chefs d'Etats de la région en sont absents depuis lundi et le seront jusqu'à la fin, vendredi. 

"Je ne vais pas au sommet parce qu'on n'invite pas tous les pays de l'Amérique", explique Andrés Manuel Lopez ObradorImage : Luis Barron/Eyepix Group/NurPhoto/picture alliance

A l'origine des problèmes : la décision des Etats-Unis de ne pas inviter Cuba, le Venezuela et le Nicaragua, en raison, dit la Maison-Blanche, de réserves par rapport "au manque d'espace démocratique et au respect des droits de la personne". Un arbitrage qui a poussé le président mexicain a claquer la porte avant même le début des rencontres. "Nous pensons que c'est une continuation de la vieille politique d'interventionnisme, de manque de respect pour les nations et leurs peuples", a dit Andrés Manuel Lopez Obrador. 

La question migratoire

Sans le Mexique, voisin des Etats-Unis, représenté seulement par son ministre des Affaires étrangères, il sera difficile pour Joe Biden d'arriver à conclure ce qu'il souhaitait à ce sommet : un accord de coopération régionale sur l'immigration. Le sujet est explosif aux Etats-Unis, avant les élections de mi-mandat. Le nombre de personnes qui tentent ou passent la frontière est en hausse constante. 
Plus de deux millions d'arrestations de migrants entrés illégalement aux Etats-Unis à la frontière avec le Mexique ont eu lieu au cours de l'année 2021.

La vice-présidente américaine Kamala Harris a annoncé ce mardi des engagements du secteur privé pour soutenir la création d'emplois en Amérique centrale et décourager les départs de migrants vers les Etats-Unis, pour 1,9 milliard de dollars au total. Mais cela ne pourrait pas suffire pour trouver un accord migratoire au niveau de tout le continent, avec des politiques de longs termes. 

Des milliers de personnes désireuses de rejoindre les Etats-Unis sont partis ce lundi de Tapachula, à la frontière du Guatemala, vers la frontière avec les Etats-Unis à plus de 3.000 km plus au nordImage : Quetzalli Nicte-Ha/REUTERS

"Je dirais que ce n'est pas le bon moment pour l'administration Biden d'accueillir ce sommet en raison d'autres événements", estime Gerardo Munck, professeur de relations internationales et de sciences politiques, cité par l'agence de presse Reuters. "Nous avons des problèmes intérieurs aux Etats-Unis, des problèmes économiques, le problème de l'inflation (...), les fusillades de masse, et (..) puis la guerre en Ukraine. Donc, d'une certaine manière, le président Biden n'a pas eu le temps de se concentrer sur cette question, de se coordonner avec les autres présidents et d'utiliser ce sommet comme un moyen de parvenir à un accord."

Signe de l'urgence pourtant : une caravane de plusieurs milliers de migrants s'est mise en route hier dans le sud du Mexique avec l'intention de gagner les Etats-Unis.