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Sommet extraordinaire de la Cédéao sur le Mali

27 juillet 2020

Les chefs d'Etats de la Cédéao se réunissent ce lundi dans le cadre d'un sommet extraordinaire pour trouver une issue politique à la crise malienne.

Les présidents Mahamadou Issoufou ( Niger) et Ibrahim Boubacar Keïta (Mali) à Bamako
Les présidents Mahamadou Issoufou ( Niger) et Ibrahim Boubacar Keïta (Mali) à BamakoImage : Présidence du Mali

Pape Ibrahima Kane est chargé des relations avec l’Union africaine à la Fondation Open Society. Il rappelle que la Cédéao a toujours considéré comme une ligne rouge le départ forcé d’un chef d’Etat démocratiquement élu. Il est interrogé par Eric Topona. 

Pape Ibrahima Kane : Ce qui sont aujourd’hui membres du M5 sont des politiciens qui ont même parfois participé directement à la vie politique en temps ministre et autres. Don ils connaissent les règles de la Cédéao. Et les règles qui gouvernent la Cédéao concernant les changements anticonstitutionnels de gouvernement, c’est une création malienne. C’est le Mali, à l’époque de la crise de 1991 qui avait poussé les dirigeants de la région à aller vers l’adoption d’un protocole qui finalement sera paraphé une dizaine d’années plus tard. Donc, tous ces dirigeants savent qu’il y a une ligne rouge qui est de demander à ce qu’un président parte du pouvoir avant la fin de son mandat constitutionnel.

La Cédéao peut décrisper la situation (Pape Ibrahima Kane)

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DW : Mais on se rappelle aussi qu’en janvier 2017, l’ancien président gambien Yahya Jammeh qui vit en exil en Guinée Equatoriale avait été contraint à quitter le pouvoir par la même Cédéao ?

Mais c’est totalement différent. Yahya Jammeh avait perdu les élections qu’il avait acceptées et il s’est retracté un peu plus tard.  Donc le contexte est totalement différent. Au Mali, on a un président qui a été élu pour mandat de cinq ans, qui a fait deux ans de mandat, il lui reste trois ans. Il y a une crise politique qui se pose et en exergue un certain nombre de choses, de faits qui sont réels. Le Mali est en crises économique et sécuritaire. Donc s’il y a des solutions à trouver, c’est comment faire en sorte que ce que revendique l’opposition puisse être pris en compte.

DW : Comparée à sa sœur jumelle, la Cemac en Afrique centrale, la Cédéao est jugée plus dynamique mais elle n’a pas réussi certaines missions de médiation comme au Togo, en Guinée ou en Guinée Bissau. Ne trouvez-vous pas qu’elle a aussi des limites, des tares ?

C’est vrai que lorsqu’on met en place des règles, Il est toujours nécessaire selon une certaine périodicité, de réviser, de s’assoir, de revoir ce qui a marché et ce n’a pas marché et d’améliorer les outils qu’on a mis en place pour gérer ce genre de situation. Mais dans le contexte malien, je puis vous assurer que l’on pourra certainement trouver une solution mais que la Cédéao a aussi en mains des moyens pour mettre les gens au pas.