Sortir de l'impasse
27 août 2008Jusqu'au bout, écrit la Süddeutsche Zeitung, on gardait l'espoir en occident, mais aussi en Russie, que Dmitri Medvedev ne se laisse pas aller à cette démonstration. Mais il l'a fait. Moscou veut dicter ses règles à la communauté internationale. Cependant même avec tout le gaz et le pétrole du monde, ça ne risque pas de fonctionner. Au lieu de ça le pays s'est mis dans une impasse. Mais la Russie doit trouver seul la sortie.
Cet acte rend les possibilités de négociations en Géorgie encore plus difficiles, explique la Tageszeitung, et met les Etats médiateurs devant le fait accompli. La reconnaissance est pour l'instant limitée à la Russie et quelques pays amis, donc sans réel impact, comme dans le cas de la Chypre du nord. Mais ne s'agit-il pas là du prélude à une nouvelle politique de récupération des ex-territoires soviétiques ? se demande le quotidien. De telles spéculations n'ont jusqu'ici aucun fondement. Les intérêts et les rapports de force sont trop différents. C'est pourquoi l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie ne valent pas comme avertissement fatidique. Cesser les négociations maintenant et s'aligner sur une confrontation générale avec le Kremlin seraient une erreur fatale.
Les journaux commentent également les négociations de paix au Proche-Orient, après le départ de Condoleezza Rice. Depuis, le début, depuis Annapolis, la conclusion d'un accord israélo-palestinien d'ici la fin du mandat de George Bush est un objectif ambitieux, voire irréaliste, selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Et l'heure n'est toujours pas à l'optimisme. Cela a à voir avec le vide de pouvoir en Israël et la lutte interne palestinienne, mais aussi justement avec la fin de règne du président américain. D'un autre côté, la région n'a pas disparu des écrans radar. Si le nombre de voyages est un indicateur de l'importance qu'y attache Washington, alors on peut dire qu'elle est prioritaire. La secrétaire d'Etat s'y rend tous les mois.
Die Welt, pour sa part, s'intéresse au rôle de l'Europe. Cette région du monde en est le berceau, souligne le journal. C'est de là que proviennent notre culture, et les trois religions monothéistes qui ont déterminé la civilisation occidentale. Mais l'Europe ne s'en occupe vraiment que très peu. Malgré certains échecs diplomatiques passés, ce serait le bon moment pour un engagement accru au Proche-Orient.